Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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¡ZAPATA VIVE ! ¡LA LUCHA SIGUE !

CSPCL

lundi 12 avril 2010

¡ZAPATA VIVE ! ¡LA LUCHA SIGUE !
(Zapata vit encore ! La lutte continue !)

Aujourd’hui, 10 avril 2010, 91e anniversaire de l’assassinat d’Emiliano Zapata par les hommes de pouvoir du Mexique, nous avons décidé d’investir le centre culturel mexicain à Paris pour rendre hommage aux rebelles qui, au cri de « Terre et Liberté », ont combattu le pouvoir et récupéré leurs terres communales spoliées par les grands propriétaires. C’est parce que la révolution mexicaine débutée en 1910 ne devait ni se limiter au renversement du régime antérieur ni à la simple signature en 1917 d’une Constitution instaurant la réforme agraire que ces hommes et ces femmes restés rebelles furent pourchassés et assassinés par le nouveau pouvoir en place.

Cent ans après, rien n’a changé ! L’argent et l’arrogance du pouvoir continuent à gouverner le Mexique, et pour satisfaire le capital international, les acquis révolutionnaires du début du siècle sont démantelés. En 1992, pour entrer dans l’Alena, Accord de libre-échange nord-américain, l’article 27 de la Constitution reconnaissant la propriété collective des terres est abrogé. La réforme agraire est officiellement abandonnée et la terre devient un bien vendable. L’État mexicain continue de traquer les rebelles. La corruption et le clientélisme gangrènent toute la vie politique.

C’est dans ce contexte qu’en 1994 surgit le soulèvement zapatiste. Ces nouveaux rebelles déclarent la guerre à l’État et aux riches sans vouloir prendre le pouvoir, et appellent les Mexicains à reprendre en main leur destin pour construire une alternative. Les zapatistes s’ouvrent à la société civile mexicaine tout en démasquant le faux dialogue de l’État mexicain et, surtout,
résistent aux politiques contre-insurrectionnelles qui n’ont cesse de vouloir les éliminer.
Depuis seize ans, ils luttent au quotidien sur leur territoire en renforçant l’autonomie, l’autogestion et leurs propres formes de gouvernement. Mais cela ne peut se faire de manière isolée, et c’est pour cela que depuis
1994 ils cherchent à s’associer à tous ceux qui pensent qu’autre chose est possible.

En 2005, face aux magouilles de la vie politique et à l’impossibilité de changer réellement les choses au travers du système électoral, les zapatistes proposent dans leur « Sixième Déclaration », de renforcer les liens au niveau national et international entre ceux qui, en bas à gauche, combattent le système capitaliste. C’est à travers ce réseau de solidarité entre les résistances que l’on appelle l’Autre Campagne que se forge l’espace pour construire un véritable plan de lutte.

La répression s’abat depuis de manière extrêmement violente contre ceux qui au Mexique ont rejoint cette initiative.
Au Chiapas, on assiste à une véritable réactivation de la stratégie contre-insurrectionnelle, en lien avec la volonté de mettre en
place de nouveaux projets capitalistes dans la région.
Pour expulser les zapatistes des terres récupérées en 1994, pour installer un nouveau complexe touristique autour de Palenque et
pour contrôler les ressources naturelles de la Selva Lacandona, l’État mexicain et ses alliés organisent et confèrent de nouveau
une totale impunité à des groupes paramilitaires. À Mitziton, à Bachajon, à Jotola, à Amaytic et dans tant d’autres localités, on
ne compte plus les exactions des hommes de main de l’« OPDDIC » et de « l’Armée de Dieu », tandis qu’au niveau national on assiste à de véritables campagnes d’intoxication médiatique visant à faire croire que ces conflits sont intracommunautaires, et à discréditer la solidarité internationale avec les zapatistes.

Tous ces signes laissent de plus en plus craindre une prochaine offensive militaire de l’État mexicain... Nous ne resterons pas
spectateurs de ces événements !

Nous tenons le gouvernement mexicain responsable des conflits et de la violence visant à soumettre le Mexique « d’en bas ».

Par cette intrusion, nous voulons manifester à nouveau notre solidarité avec ceux qui luttent avec dignité contre ces projets
spoliateurs et destructeurs, et résistent aux manœuvres contre-insurrectionnelles de l’État mexicain.

En France et dans toute l’Europe, nous restons attentifs à ce qui se passe et se passera...

Liberté pour tous les prisonniers de la lutte sociale !
Halte au harcèlement et aux manœuvres de contre-insurrection !
Abandon des mégaprojets touristiques au Chiapas !
Halte à l’isolement et à l’intoxication médiatique !
Solidarité avec les luttes sociales, l’Autre Campagne et les zapatistes !