Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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Manifestation contre la répression à San Salvador Atenco

Samedi 20 mai - 15 heures

vendredi 19 mai 2006

RÉPRESSION SANGLANTE DE L’ÉTAT MEXICAIN À SAN SALVADOR ATENCO !

Manifestation contre la répression à San Salvador Atenco
Samedi 20 mai - 15 heures
Beaubourg

Rassemblement à Beaubourg (place Édmond-Michelet) - M° Châtelet-Les-Halles ou Rambuteau puis manifestation vers le consulat du Mexique.

Le mercredi 3 mai et le jeudi 4 mai, une violente répression s’est abattue
sur la population de la ville de San Salvador Atenco, au Mexique dans
l’État de Mexico. Depuis plusieurs semaines, les autorités du Parti de la
révolution démocratique (parti auquel appartient également Andrés Manuel
Lopez Obrador, le favori de l’élection présidentielle de juillet)
essayaient d’empêcher les nombreux vendeurs ambulants du marché de Texcoco
(près de San Salvador Atenco, nombre de ces vendeurs ambulants viennent de
cette ville) d’exercer leur activité. Alors que dans le même temps ces
mêmes autorités municipales se proposent d’octroyer un vaste espace à
Wal-Mart pour construire un centre commercial qui va ruiner tous les
petits commerces. Projet auquel s’oppose une large partie de la
population.

Le Front communal en défense de la terre (FPDT) est né en décembre 2001
lorsque les habitants de San Salvador Atenco s’étaient mobilisés contre la
construction d’un nouvel aéroport destiné à désengorger la capitale. Le
gouvernement du président Fox, promoteur de ce projet, offrait des sommes
dérisoires aux propriétaires des terrains à exproprier. Après neuf mois de
luttes qui obligèrent finalement le gouvernement à renoncer à ses
prétentions, Le FPDT a tenté en septembre 2002 de transformer San Salvador
Atenco en commune autonome et, le 10 septembre, un conseil populaire
municipal a été instauré afin d’assurer l’administration et les services
de base pour la population de six villages des alentours, se substituant
ainsi aux autorités municipales du PRI.

Le mercredi 3 mai 2006, la police a expulsé violemment 8 vendeurs de
fleurs ambulants. Ceux-ci ont reçu le soutien spontané de nombreux
habitants. Dans les affrontements qui s’en sont suivis un jeune homme de
14 ans, Javier Cortes Santiago, a été tué. Une centaine d’autres personnes
ont été blessées. Certaines grièvement. Le lendemain, jeudi 4 mai, 3000
policiers des différents corps de police ont envahi San Salvador Atenco,
procédant à de nombreuses perquisitions sans mandat, arrêtant plus de deux
cents personnes, avec une extrême violence. Les conditions d’arrestation
et de détention s’apparentent à de la torture (les prisonniers mains liés
derrière la tête et baignant dans le sang des blessés ont voyagé empilés
les uns sur les autres pendant près de cinq heures pour rejoindre les
centres de détention). Et 30 femmes sur les 47 prisonnières ont été
violées. Mais Atenco ne plie pas.

« La brutalité policière, les agressions, les coups, le lynchage
médiatique perpétré par les médias à la solde des puissants, la prison et
l’assassinat dont les membres du Front communal pour la défense de la
terre ont été victimes font partie de cette guerre que le gouvernement
mène de façon impitoyable à l’encontre du peuple et des organisations
sociales qui résistent, dans le but de nous déposséder du moindre de nos
droits et de nous arracher les ressources naturelles de notre pays, ce qui
signifie pour ceux d’en bas comme nous toujours plus de travailleurs à la
rue, toujours plus d’élèves sans écoles, toujours plus de personnes
obligées d’émigrer aux États-Unis. » (Communiqué du FPDT.)

Nous tenons à témoigner notre totale solidarité avec la population de San
Salvador Atenco luttant pour des conditions de vie digne et juste. Nous
protestons de la manière la plus forte contre l’escalade répressive à
laquelle se livre le gouvernement mexicain. Après les intimidations,
arrestations, agressions dont ont été victimes dans de nombreux États du
pays des participants à l’Autre Campagne lancée par les zapatistes, les
événements de San Salvador Atenco (qui avait reçu l’Autre Campagne, il y a
quelques jours. On peut se demander si la coïncidence des dates n’est que
le fruit du hasard ou une volonté de punir de plus en plus durement tout
ceux qui marquent leur soutien à l’Autre Campagne) montrent que le
gouvernement mexicain est prêt à la logique du pire, à utiliser la
répression la plus féroce contre ceux qui luttent en bas, à gauche.

Avec la population de San Salvador Atenco, nous exigeons :

- La libération immédiate et sans conditions de toutes les personnes arrêtées.

- Le retrait des forces policières des villes de San Salvador Atenco et
Texcoco.

- Que toute la lumière soit faite sur la responsabilité des autorités sur
ces violences.

Nous appelons à protester auprès de l’ambassade du Mexique contre cette
inacceptable déchaînement de violence et de répression et à exiger
l’application des revendications des habitants de San Salvador Atenco.
Nous resterons extrêmement vigilants à l’évolution de la situation à San
Salvador Atenco et prêts à témoigner notre solidarité avec la population.
Une Commission civile internationale d’observation pour les droits humains
est sur le point de se rendre au Mexique pour faire connaître à l’opinion
publique internationale le témoignage des victimes de la répression.

SAMEDI 20 MAI 2006
RASSEMBLEMENT - PARVIS DE BEAUBOURG À 15 HEURES SUIVI D’UNE MANIFESTATION EN DIRECTION DU CONSULAT DU MEXIQUE
(RUE NOTRE-DAME-DES-VICTOIRES)
POUR EXIGER LA LIBÉRATION DE TOUS LES PRISONNIERS

Organisations à l’appel de la manifestation : Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL) - Comité de solidarité avec les
Indiens des Amériques (CSIA-Nitassinan) - Terre et Liberté pour Arauco - SCALP/REFLEX - CNT.