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Harcèlements des délégué(e)s de la Commission Sexta

Communiqué de la Commission Sexta et du CCRI-CG de l’EZLN

mardi 1er mai 2007

Harcèlements des délégué(e)s de la Commission Sexta

Mexique.
30 avril 2007.

AU PEUPLE DU MEXIQUE,
AUX PEUPLES DU MONDE,
À l’AUTRE CAMPAGNE,

L’EZLN DÉNONCE PUBLIQUEMENT CECI :

Premièrement. - Des éléments de l’armée fédérale ont harcelé les délégués de la Commission Sexta de l’EZLN qui réalisent le travail de l’Autre Campagne dans la région nord-ouest de notre pays.

Deuxièmement. - Le 29 avril, autour de 19 h 30, le convoi des adhérents de
l’Autre Campagne qui accompagne les commandantes Miriam et Eucaria et le
commandant Zebedeo a été arrêté au barrage militaire qui se trouve sur la
route qui va de Montemorelos à Linares, Nuevo León.

Les militaires ont fouillé et interrogé avec agressivité les civils qui
accompagnent la délégation zapatiste, et les ont pris en photo, eux et les
véhicules, qu’ils ont également fouillés de fond en comble.

Troisièmement. - Depuis le début de notre participation directe à l’Autre
Campagne, divers corps de police fédéraux ou d’États, ainsi que des
éléments du renseignement de l’armée fédérale et du CISEN, se sont
consacrés à surveiller la Commission Sexta, ainsi qu’à prendre des photos,
des renseignements et, dans certains cas, à harceler les personnes qui
nous accompagnent ou que nous écoutons lors de notre périple.

Ces espions et mouchards ont pu vérifier que l’EZLN ne met pas en œuvre la
lutte armée, mais l’organisation civile des gens. Ils savent que, à la
différence des gouvernants et des partis politiques, nous ne racontons pas
des mensonges, mais nous écoutons et nous faisons l’écho des injustices que
subit notre peuple sur tout le territoire national. Ils savent aussi que nous ne transportons ni armes ni drogue.

Dans la dernière partie de la première étape, cette traque a été plus forte
et à présent, en cette occasion, l’agression a été directe contre la
délégation zapatiste.

Quatrièmement. - Avec le mouvement de l’Autre Campagne, l’EZLN a suivi le
chemin de la lutte civile et pacifique. Il est public et vérifiable que
l’EZLN n’a rien à voir avec le crime organisé, ni à l’intérieur ni à
l’extérieur des sphères gouvernementales ou des partis politiques. C’est
un prétexte ridicule et sans aucun fondement qu’on use de ces arguments
pour agresser nos compañer@s.

Cinquièmement. - Si le gouvernement fédéral a décidé à présent de fermer
également cette voie civile et opte pour la reprise de la guerre dans le
Sud-Est mexicain, il ferait bien de le dire clairement. En tout cas, nous
sommes prêts. Pour une chose ou l’autre.

Sixièmement. - Nous lançons un appel aux personnes honnêtes et dignes pour
qu’elles se prononcent contre ce harcèlement.

Démocratie !
Liberté !
Justice !
Depuis l’Autre Nord du Mexique.
Pour le Comité clandestin révolutionnaire indigène -
Commandement général et la Commission Sexta de
l’Armée zapatiste de libération nationale,
sous-commandant insurgé Marcos.
Mexique, avril 2007.
Traduit par el Viejo.