Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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Le CSPCL occupe la Tour Eiffel pour dénoncer les manœuvres du gouvernement mexicain.

jeudi 10 mai 2001

Ce 10 mai, Nous avons accroché deux grandes banderoles (25 mètres) au premier étage de la tour Eiffel. Ce nouveau tract du CSPCL a volé du premier étage de la tour jusqu’aux touristes en bas.

¡ZAPATA VIVE !

Avec la chute du mur de Berlin, la disparition de l’URSS et la fin de la guerre froide, le vieux monde bipolaire a cessé d’exister. Avec l’offensive de la globalisation, les structures géopolitiques changent radicalement et un nouveau pouvoir déterritorialisé et extranational se consolide. Sans la compétition des superpuissances pour l’hégémonie, le monde entier est maintenant une entreprise à diriger selon les critères des managers. Tout ce qui est public ou collectif se privatise, y compris la vie, et seuls sont viables les valeurs, les cultures et les peuples qui s’accommodent de la grande transformation.

Le 1er janvier 1994, un mouvement social nouveau a surgi bruyamment dans un recoin oublié de la planète : le Chiapas, dans le sud-est de la République mexicaine. Des Indiens Mayas, organisés dans l’Armée zapatiste de libération nationale, se sont insurgés en armes contre la dictature de l’argent qui dissout leur mode de vie et contre le libre-échange qui les appauvrit. Ils ne prétendent pas prendre le pouvoir, ni instaurer une république indienne, ni imposer le "communisme primitif". Ils exigent juste de continuer à exister et d’avoir un lieu non subordonné dans la nation mexicaine. Dans le cadre de la globalisation, ce phénomène prend un sens nouveau : le premier symptôme de ce que quelque chose va mal dans le règne de la marchandise.

Dans le nouveau millénaire, la forêt Lacandone est un lieu de rencontre et un grand laboratoire où se pensent et se pratiquent les idées du futur. Les Indiens de l’EZLN se sont transformés en symbole d’un autre monde possible et de l’histoire continuant son chemin. Sans utiliser leurs armes, ils ont résisté avec imagination aux assauts de la répression et ont créé de tous côté des réseaux de solidarité. Les luttes contre l’Organisation mondiale du commerce, comme les mémorables journées de Seattle, Washington, Davos, Nice, Prague et Québec, sont impensables sans leur apport créatif.

En février et mars 2001, les zapatistes ont réalisé une marche du Chiapas jusqu’à Mexico, traversant douze États et parcourant plus de 3 000 kilomètres, pour exiger une juridiction pluraliste qui reconnaisse les Indiens mexicains comme peuples, avec leur droit à l’autonomie, à leur culture et à leur propres normes. "Fête de la diversité", la marche a gagné l’appui d’une bonne partie de la population mexicaine, comme d’amples secteurs de la société civile internationale. Le discours historique de la commandante Esther - femme, Indienne et pauvre -, prononcé le 28 mars devant le Parlement, restera un exemple de sagesse, de modération et un style différent de pratiquer la politique et le dialogue interculturel.

Fin avril, le Parlement mexicain a approuvé - avec les votes d’une partie de la gauche officielle - une loi "indigène" qui trahit l’esprit et la lettre des accords de paix signés en 1996 entre l’EZLN et le gouvernement. Il ne reste rien de concret de l’autonomie, des droits, de la culture, des ressources et des territoires des peuples indiens. Le gouvernement du président Fox a rapidement manifesté son appui enthousiaste à l’initiative, trahissant ainsi la promesse faite aux zapatistes d’appuyer leurs demandes. Dans ces conditions, l’EZLN n’a plus d’autres possibilités que le retrait de la table de négociation.

Le racisme, l’intolérance et le manque de vision empêchent les autorités mexicaines de reconnaître les droits des peuples indiens à garder leurs modes de vie. L’ombre de la sale guerre, avec son macabre rituel de tortures, de massacres et de disparitions, peut une nouvelle fois tomber sur le pays. Aujourd’hui, c’est l’heure de la résistance : seule une mobilisation massive au Mexique et dans le monde peut arrêter la guerre.

¡LA LUCHA SIGUE !

L@s Amig@s de Durito.

Paris, le 10 mai 2001.

Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte.

¡ZAPATA VIVE !

Con la caída del muro de Berlín, la desaparición de la Unión Soviética y la conclusión de la guerra fría, el viejo mundo bipolar deja de existir. Bajo la ofensiva de la globalización, las estructuras geopolíticas sufren cambios radicales y se consolida un nuevo poder deterritorializado y extranacional. Sin superpotencias que compiten por la hegemonía, el mundo entero es ahora una gran fábrica que es preciso manejar con criterios empresariales. Todo lo que es público o colectivo se privatiza, incluso la vida, y sólo caben los valores, culturas y pueblos que se acomodan a la gran transformación.

El primero de enero de 1994, un movimiento social de tipo nuevo hace su ruidosa aparición en un rincón olvidado del planeta : el estado de Chiapas en el sureste de la república mexicana. Indígenas mayas, organizados en el Ejército Zapatista de Liberación Nacional, se levantan en armas contra la dictadura del dinero que disuelve su modo de vida y contra el libre comercio que los empobrece. No pretenden tomar el poder, ni instalar una república india, ni imponer el "comunismo primitivo". Sólo exigen seguir existiendo y tener un lugar no subordinado en la nación mexicana. En el cuadro de la globalización este fenómeno adquiere un significado nuevo : es el primer síntoma de que algo está mal en el reino de la mercancía.

Ya entrado el nuevo milenio, la Selva Lacandona es un lugar de encuentro y un gran laboratorio donde se piensan y se practican las ideas del futuro. Los indígenas del EZLN se han convertido en el símbolo de que otro mundo es posible y de que la historia todavía no ha terminado. Sin disparar un solo tiro, ellos han resistido con imaginación los embates de la represión y han construido por todos lados vínculos de apoyo solidario. Las luchas contra la Organización Mundial del Comercio, así como las memorables jornadas de Seattle, Washington, Davós, Niza, Praga y Québec, son impensables sin su aporte creativo.

En febrero de este año, los zapatistas emprendieron una marcha desde Chiapas hasta la Ciudad de México, recorriendo 12 estados y más de 3 000 kilómetros para exigir un régimen jurídico pluralista que reconozca a los indígenas mexicanos como pueblos con derecho a la autonomía, a la cultura y a sistemas normativos propios. Definida una "fiesta de la diversidad", la marcha logró el consenso de una buena parte de la población mexicana, así cómo de amplios sectores de la sociedad civil internacional. El histórico discurso de la comandanta Esther - mujer, indígena y pobre - pronunciado el 28 de marzo frente al Congreso quedará como un ejemplo de sabiduría, moderación, y de un estilo diferente de practicar la política y el diálogo intercultural.

En días pasados el Parlamento mexicano aprobó - con los votos de una parte consistente de la izquierda oficial - una ley de reforma indígena que traiciona el espíritu y la letra de los acuerdos de paz suscritos en 1996 entre el EZLN y el gobierno. Nada concreto quedó de la autonomía, los derechos, la cultura, los recursos y territorios de los pueblos indígenas. El gobierno del presidente Fox manifestó rápidamente su apoyo entusiasta a la iniciativa, traicionando así la promesa hecha a los zapatistas de apoyarlos en sus demandas. En esta condiciones, el EZLN no tuvo más remedio que retirarse de la mesa de negociación.

El racismo, la intolerancia y la falta de visión impiden a las autoridades mexicanas reconocer los derechos de los pueblos indígenas a conservar sus modos de vida. La sombra de la guerra sucia con su macabro ritual de torturas, masacres, y desapariciones puede caer otra vez sobre el país. Hoy es la hora de la resistencia : sólo una movilización masiva en México y en el mundo la puede detener.

¡LA LUCHA SIGUE !

L@s Amig@s de Durito.

París, Francia, el 10 de mayo de 2001.

Comité de solidaridad con los pueblos de Chiapas en lucha.