Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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Santa María Ostula

Ostula, point de référence

Gloria Muñoz Ramírez

jeudi 23 juillet 2009

Los de abajo

Ostula, point de référence

La récupération d’une partie du territoire nahua à Ostula, Michoacán, en plus d’appeler à la solidarité des peuples, tribus et nations indigènes du reste du pays, relance la réflexion sur la situation actuelle de la résistance et le droit à l’autodéfense des peuples originaires, se convertissant en une référence nécessaire pour la construction de l’autonomie dans les faits.

On ne peut pas ignorer que c’est précisément à Santa María Ostula qu’a eu lieu, à la mi-juin, la dernière réunion du Congrès national indigène (CNI), espace que les peuples indigènes du Mexique ont construit en 1996 pour communiquer et cheminer unis « dans la lutte pour la reconstitution intégrale et la libre détermination ». De cette rencontre est issu le Manifeste d’Ostula, qui est devenu réalité dans cette même communauté le 29 juin dernier, avec la récupération et la protection de près de mille hectares accaparés par de soi-disant petits propriétaires pendant plus de quarante ans.

Bientôt, sur le territoire récupéré sur lequel le nouveau village de Xayacalan a été construit, sera célébré, les 7, 8 et 9 août, une assemblée nationale extraordinaire du CNI, convoquée avec un caractère « urgent », du fait que « dans notre pays, aujourd’hui, la violence et l’impunité ont été instituées comme politique d’État en complicité avec les intérêts de grandes entreprises transnationales, extérieures à tout intérêt de la patrie pour sauvegarder la souveraineté nationale, promouvant la spoliation, l’assassinat, la répression et l’emprisonnement des frères et sœurs qui s’y opposent en défense des territoires indigènes ».

La prochaine assemblée du CNI aura une grande importance dans le contexte des événements d’Ostula, puisque la récupération du territoire, avec la proclamation et l’exercice du droit à l’autodéfense indigène, « invitent tous nos peuples à renforcer les luttes qui ont comme objectif de mettre fin à la guerre de destruction déchaînée contre nous et la Terre-Mère ».

À Xayacalan seront faits un bilan de la lutte indigène, un diagnostic de la dévastation néolibérale contre les peuples indigènes et il y aura une discussion sur l’exercice de l’autonomie indigène, la protection de leurs territoires et le droit à l’autodéfense des peuples. La convocation est faite par les peuples indigènes du Michoacán, du Sonora, de l’Oaxaca, de la Basse-Californie, du Jalisco, du Durango, du Guerrero, de l’État de Mexico et du District fédéral [Mexico, ndt].

D’autre part, dans le cadre de la solidarité avec les Nahuas d’Ostula, se met déjà en place un campement d’observation à Xayacalan, dans le but de « vérifier l’application des droits de l’homme dans la région, pour trouver une solution pacifique au problème des terres et pour faire pression pour que les gouvernements fédéral et de l’État appliquent les demandes de nos compañeros ».

Gloria Muñoz Ramírez.
losylasdeabajo(a)yahoo.com.mx

Paru dans "La Jornada", le 18 juillet 2009.

Traduction : Xochil Anga.