Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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Brigade européenne de solidarité avec les zapatistes au Chiapas

Bulletin de presse n° 3

lundi 12 juillet 2010

Brigade européenne de solidarité avec les zapatistes

Bulletin de presse n° 3
10 juillet 2010.

La Brigade de solidarité avec les zapatistes, dans son parcours, arrive au Caracol de La Garrucha et elle est reçue fort aimablement par le Conseil de bon gouvernement de la zone Selva Tzeltal.

Le Conseil leur parle des processus de répression subis dans cette zone, que ce soit à travers le harcèlement des bases de soutien zapatistes par des groupes paramilitaires comme l’OPDDIC, ou bien par les tentatives constantes d’affaiblir et de diviser les communautés au travers de programmes d’assistance qui, comme l’a expliqué le Conseil, loin d’aller à la racine des problèmes, ont plutôt pour effet de les aggraver.

Dans l’échange avec les autorités rebelles qui commandent en obéissant aux mandats de leurs villages, celles-ci ont insisté auprès de la brigade sur la répression qui a lieu à différents endroits des quatre communes autonomes de cette zone. Par exemple, dans les communautés de Peña Limonar et d’Amaytik, le gouvernement cherche à provoquer des "conflits intracommunautaires" en protégeant les paramilitaires.

La même stratégie est aussi utilisée dans la communauté d’Arroyo Granizo. Les gens du PRI ont essayé d’arracher le bétail et les pâturages collectifs aux bases de soutien. Le conseil de la commune a alors essayé de freiner une riposte de la part des paysans dépouillés pour ne pas tomber dans la provocation.

La clinique 'Comandanta Ramona' à La GarruchaDans les Montes Azules, réserve de la biosphère très riche en ressources naturelles et en biodiversité, le Conseil rapporte que "le mauvais gouvernement paie des indigènes pour qu’ils abandonnent leurs terres, ce qui permet de donner des concessions à des transnationales pharmaceutiques". Ils disent aussi que cette zone de forêt vierge est pleine d’intérêt pour ces puissants investisseurs que sont les projets écotouristiques, d’exploitation forestière, etc. La communauté de Laguna San Pedro a déjà été chassée de ses terres parce qu’elle résiste à ces projets, et les communautés en résistance Laguna Suspiro et Laguna Paraíso courent un sérieux danger de connaître le même sort.

La brigade a également pu constater les importants progrès dans le processus autonome zapatiste de la zone Selva Tzeltal, dans les domaines de la justice, du travail coopératif, des radios communautaires et de l’éducation.

Un autre domaine dans lequel les villages zapatistes font beaucoup d’efforts est celui de la santé. Les délégué-e-s européen-ne-s ont pu visiter non seulement la clinique communale, mais aussi la clinique de la femme "Comandanta Ramona", qui est une référence pour ce qui est du droit à la santé et des droits des femmes en général. Inaugurée le 8 mars 2008, elle est animée par des promotrices de santé, non seulement pour mettre en pratique le droit à la santé sexuelle et reproductive, mais aussi pour revendiquer leur droit à participer à tous les niveaux à la construction de l’autonomie, en accord avec la loi révolutionnaires des femmes.

Traduit par el Viejo.

Une vidéo-entretien (en espagnol) de 10’52 sur la Clinique "Comandanta Ramona" :

Clínica autónoma "Comandanta Ramona" from desinformémonos on Vimeo.