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Communiqué des adhérents de l’Autre Campagne de Bachajon

Ejido San Sebastián Bachajon

mardi 8 mars 2011

Ejido San Sebastián Bachajon
Adhérents à l’Autre Campagne de la Sixième Déclaration de la forêt Lacandone Chiapas, Mexique.

Aux peuples du Mexique et du monde,
À la presse nationale et internationale,
À la société civile nationale et internationale,
Aux organismes des droits de l’homme,
Aux grands médias et aux médias alternatifs,
Aux compagnes et compagnons de l’Autre Campagne nationale et internationale,

À travers cet écrit nous tenons à dénoncer publiquement le gouverneur de
l’État du Chiapas Juan Sabines Guerrero et son secrétaire de gouvernement Noé Castañón León ainsi que le Conseil aux droits de l’homme de l’État du Chiapas, pour l’expulsion violente de nos compagnons le 2 février 2011
dernier par un groupe de priistes organisé par le gouvernement lui-même et
par son secrétaire, à travers [la création] d’un groupe d’autorités
indiennes de la municipalité de Chilon financé par les trois niveaux de
gouvernement [municipal, chiapanèque et fédéral]. Cela leur a permi d’arriver à leur objectif d’obtenir un accord avec les autorités de
Tumbala et des officialistes de San Sebastian Bachajon afin que grâce aux
accords signés le centre écotouristique des
cascades d’Agua Azul soit concédé au gouvernement, qui sera donc administré par la direction
immobilière de l’État du Chiapas. Selon le rapport diffusé dans plusieurs
médias le 8 mars dernier le Conseil des droits de l’homme de l’État du Chiapas a diffusé dans son communiqué que le problème qui a surgi du fait
que la non présence de l’Autre Campagne [aux négociations] n’a pas résolu
le conflit, et selon ce qui est écrit le [Centre des droits de l’homme] "FrayBa" ne doit pas intervenir dans le conflit car il ne fait que semer
la division dans l’ejido. Les accords ont été réalisés par 2 785 ejidatarios
et 375 habitants [de l’ejido] d’Agua Azul qui ont donné à l’État un paquet
de noms et de signatures des habitants des deux ejidos.

Si on prend en considération le fait que cet accord a été pris par
l’assemblée du 3 au 5 février, normalement comme ejidatarios la coutume
est de 15 jours de notification pour une convocation à l’assemblée,
affichée dans des lieux visibles, et selon la loi agraire il doit y avoir
8 jours minimum de délai, mais cette fois-ci la stratégie du mauvais
gouvernement a été de deux jours, tout un processus honteux un accord sans
valeur qui n’est qu’un mécanisme pour tromper la société et ainsi prendre
possession de nos terres et de leurs ressources et malheureusement à cause
de tout ça des compagnons à nous sont emprisonnés. [C’est pour cela que] les 7 et 8 mars de 2011 derniers nous, des hommes et des femmes ejidatarios de
San Sebastián Bachajon adhérents à l’Autre Campagne, avons réalisé un
blocage de route au chef-lieu de San José en Rebeldía au croisement d’Agua
Azul de la route Palenque-Ocosingo, afin d’obtenir la libération immédiate
de nos prisonniers injustement emprisonnés dans la prison Cereso n° 17,
Playas de Catazajá, Chiapas et d’un mineur enfermé dans le Centre de
réadaptation pour mineurs délinquants de Villa Crisol, détenus le 3
février dernier par différentes autorités du gouvernement.

Et malheureusement pour tout cela nos compagnons sont incarcérés. En
réponse à notre activité les 7 et 8 mars passés le Conseil des droits de
l’homme de l’État du Chiapas a diffusé un communiqué disant que des
participants de l’Autre Campagne réalisaient un blocage armés de machettes
et de bâtons, perturbant l’ordre public et commettant un délit sur des
tiers selon la version du Conseil, quand les compagnons qui manifestaient
avaient pour meilleure arme leurs slogans et leurs exigences mais
malheureusement pour ce Conseil c’est honteux qu’en étant un organisme des
droits de l’homme il ne soit qu’un masque pour le mauvais gouvernement. Cet
organe de défense du gouvernement a caché la véritable intention de
spolier les terres avec violence, cruauté et haine. Courage pour ceux qui
défendent leur dignité pour la terre, le territoire et leur autonomie. (...)

Afin que le gouvernement comprenne bien qu’ici c’est un territoire
autonome et pas un endroit pour les projets des transnationales nous
allons défendre nos terres et nos ressources sans se soucier des
conséquences et si nous devons mourir pour cela il en sera ainsi. Nous
sommes dignes nous sommes les propriétaires originels et légitimes de ces
terres héritage de nos ancêtres. Pour cette raison nous avons décidé de
suspendre l’activité [de blocage de route] que nous étions en train de
réaliser et nous allons chercher d’autres alternatives plus dures afin de
continuer à exiger la liberté inconditionnelle de nos compagnons
prisonniers politiques. Nous continuerons à démasquer ce mauvais
gouvernement corrompu qui au travers de son armée voudrait nous intimider,
comme les 7 et 8 mars où sont arrivés des policiers de différents services
du gouvernement ainsi que l’Agence fédérale d’investigation, tournant
autour du chef-lieu où les hommes femmes et enfants étaient concentrés. On
voit bien l’intention évidente du mauvais gouvernement d’en finir avec nos
luttes sans se soucier de l’intégrité physique et mentale des hommes et
des femmes, utilisant la violence et la cruauté afin d’arriver à son
objectif donnant tout son sens à cette année de 2011. Les dernières années
de gouvernement de Juan Sabines ferment avec une broche en or tout une
épopée de spoliation violente semant la mort et principal négociateur des
transnationales.

Compagnons et compagnes adhérents de l’Autre Campagne nationale et
internationale cela n’est qu’une petite démonstration du mauvais
gouvernement afin d’en finir avec nos luttes. C’est le moment le plus
approprié pour mieux nous organiser et continuer à démontrer au
gouvernement qui nous sommes réellement et pourquoi nous luttons, en
démontrant au Conseil des droits de l’homme de l’État que nous sommes une
organisation pacifique qui luttons pour nos terres nos territoires et nos
ressources, qu’ils ne nous confondent pas avec leurs autorités du mauvais
gouvernement.

SALUTATIONS

Tierra y Libertad
Zapata Vive la Lucha Sigue
Hasta La Victoria Siempre