Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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Prisonniers politiques

Des nouvelles des prisonniers en grève de la faim

jeudi 27 octobre 2011

Des nouvelles des prisonniers en grève de la faim

À l’opinion publique
Aux médias de communication de l’État, nationaux et internationaux
Aux médias alternatifs
Aux adhérents à l’Autre Campagne
À la sexta internationale

Aujourd’hui nous dénonçons publiquement le fait que le professeur Alberto
Patishtán Gómez a été emmené vers 2 h 30 du matin par le directeur du pénal
nº5 et le chef de police.

Nous exigeons sa présentation immédiate et dans le même temps, sa liberté.
Nous désignons le gouvernement Fédéral, le chef de l’État Felipe Calderón
Hinojosa, et le gouverneur du Chiapas Juan Sabines Guerrero, ainsi que le
chef de la police, comme responsables de cet acte.

Nous lançons un appel urgent aux personnes de bon cœur, à l’Autre
Campagne, à tous et toutes celles et ceux qui marchent en bas et à gauche,
à se solidariser et à manifester à leurs manières et dans les lieux où ils
se trouvent, le plus tôt possible.

Cordialement.
Les familles des prisonnières et prisonniers, depuis le piquet de
protestation.

::::::::: :

À l’opinion publique
Aux médias de communication de l’état, nationaux et internationaux
Aux médias alternatifs
Aux adhérents à l’Autre Campagne
À la sexta internationale
Aux organisations indépendantes
Aux défenseurs des droits de l’homme

Nous, prisonniers politiques de la Voix de l’Amate, de l’Autre Campagne de
l’EZLN, Solidaires de la Voix de l’Amate et des Voix Innocentes,
incarcérés dans le pénal nº5 de San Cristóbal de Las Casas, Chiapas,
déclarons :

Le mauvais gouvernement et ses autorités incompétentes exercent toujours
des abus de pouvoir à leur guise, en bafouant les droits humains de ceux
qui réclament justice et exigent la vérité ; ce sont toujours eux qui
voient leurs droits réprimés et violentés.

Parce que pour le gouvernement, dire la vérité est un délit, et il cherche
la manière de casser notre lutte. Comme ce qui est arrivé aujourd’hui 20
octobre à 2 h 35 heures du matin : ils sont arrivés dans le lieu où nous
sommes en grève de la faim. Le directeur José Miguel Alarcon García et son
complice Andrés Alfaro Figueroa, et d’autres éléments de sécurité, ont
réveillé notre compagnon Alberto Patishtán Gómez en lui
disant "permets-nous de parler avec toi un moment" et ils l’ont éloigné, à
une distance d’à peu près huit mètres.

Quelques instants plus tard, nous avons entendu la voix du compagnon
Alberto "permets-moi d’avertir mes compagnons". Et nous avons entendu
aussi la voix du directeur qui disait à ses éléments "amenez-le
maintenant". Les faits se sont passés ainsi, à l’aube. A neuf heures du matin nous
avons demandé où se trouvait notre compagnon en questionnant le commandant
mentionné précédemment et il nous a répondu en nous disant qu’il
l’ignorait totalement. C’est pour cela que nous dénonçons publiquement le
fait que cette action viole encore une fois nos droits, en même temps nous
exhortons le gouverneur Juan Sabines Guerrero à respecter notre lutte qui
est pacifique.

Avec dignité nous exigeons justice et notre liberté immédiate qui nous ont
été volés. Nous disons aussi que nous continuerons la grève de la faim,
qui, comme nous l’avons déjà dit, durera un temps indéfini. Nous exigeons
le respect de notre intégrité physique car dans l’état où nous sommes à
cause de la grève de la faim, notre santé se détériore de jour en jour.

Nous faisons finalement un appel à la Société nationale et internationale,
hommes, femmes et jeunes, à se joindre à cette cause, parce que notre pays
a besoin d’un arrêt du harcèlement.

Halte à la répression de notre lutte !
Liberté d’expression !
Nous ne nous tairons jamais !
Mieux vaut mourir en luttant que mourir à genoux devant le mauvais
gouvernement !

JUSQU’À LA VICTOIRE !

FRATERNELLEMENT,

La Voz del Amate
Solidarios de la Voz del Amate
Voces Inocentes
San Cristóbal de las Casas, Chiapas, 20 octobre 2011

Traduction : Les trois passants et Caracol Solidario
http://liberonsles.wordpress.com
http://solidario.free.fr
Source en espagnol :
http://enlacezapatista.ezln.org.mx/...


Chiapas : Grève de la faim et jeûne, la lutte continue !

26e jour de Grève de la faim et jeûne.

Le 29 septembre 2011, nos compagnons et compagnes prisonniers de « La Voix
de l’Amate » ; les Solidaires de « la Voix de l’Amate » ainsi que les
compagnons adhérents de l’Autre Campagne de Mitzitón et le compagnon des
Voix innocentes, incarcérés dans le Centre étatique pour la réinsertion
Sociale des condamnés(CERSS) n°5 de San Cristóbal de Las Casas, se sont
déclarés en grève de la faim pour exiger leur libération immédiate.

Certains prisonniers purgent des condamnations qui vont jusqu’à 45 et 60
ans, « malgré le fait que leur innocence soit prouvée ». Le piquet de
protestation indéfini a commencé le 8 de ce mois, « pour qu’ensemble, nous
exigions la juste libération immédiate de chacun et chacune d’entre eux »,
tel que l’expriment les familles indigènes très modestes, d’origines
diverses et avec des histoires particulières, qui ont été réunies à cause
de leur expérience de l’injustice qui a conduit en prison les personnes
qui aujourd’hui jeûnent, et à cause des mauvaises conditions carcérales
que ces dernières partagent.

Elles ont déclaré dans une lettre conjointe : « Des preuves à décharges
ont été présentées lors de leurs procès. Cela démontre qu’il y a eu
beaucoup d’irrégularités, parce que malgré le fait qu’ils prouvent leur
innocence, ils sont prisonniers et ont été condamnés à beaucoup d’années
de prison pour des délits fabriqués ».

Le 20 octobre à 2 h 30 du matin, le Directeur de la prison n°5 de San
Cristobal de Las Casas au Chiapas accompagné du chef des matons et de sept matons sont venu chercher Alberto Patishtan, prisonnier qui est avec
d’autres en grève de la faim pour exiger leurs libérations.
Alberto a été transféré dans une prison fédérale de haute sécurité à
Guasave, dans l’État de Sinaloa qui se trouve à
2 000 kilomètres du Chiapas. Ces prisons sont des prisons d’extermination,
vingt-trois heures isolé en cellule, une seul visite autorisée tout les trois mois, pas
le droit de recevoir de visites de personnes solidaires, pas de droits à
la correspondance.

Alberto est défenseur et porte-parole d’autres prisonniers. Il a déjà
passé onze ans en prison, accusé d’avoir massacré des policiers dans la
communauté « El Bosque » en 2000. Il a été arrêté pour des délits
fabriqués d’homicide, coups, blessures et vol.

Son arrestation était une vengeance politique, ouvertement soutenue par le
gouvernement de l’État, dirigé à l’époque par Roberto Albores Guillén.
Les véritables coupables de l’embuscade criminelle n’ont jamais été punis,
ni même recherchés.

Au cours de ces dernières années, Pathistan est devenu un symbole, un
défenseur et un porte-parole des prisonniers injustement condamnés,
notamment depuis la grève de la faim des prisonniers politiques, au
Chiapas en 2007, convoquée par la « Voix de l’Amate ».

Grâce à cette action, qui a duré plus de quarante jours dans plusieurs
prisons chiapanèques, près d’une cinquantaine de prisonniers de l’Autre
Campagne, des bases d’appui de l’EZLN et des groupes catholiques proches
du diocèse de San Cristóbal, ont été libérés.

Seul Patishtán est resté en prison. La raison invoquée est que son cas est
du ressort fédéral, que sa libération ne dépend pas du gouvernement de
Juan Sabines Guerrero (gouverneur du Chiapas), bien que celui-ci se soit à
plusieurs reprises engagé à intervenir pour qu’il retrouve sa liberté.

Nous exigeons la libération d’Alberto Patishtan !

LIBERTÉ POUR LES PRISONNIER-E-S EN GRÈVE DE LA FAIM DU CHIAPAS !

Pour plus d’information sur les prisonniers en grève de la faim :
http://liberonsles.wordpress.com

Communiqués des prisonniers et prisonnières sur :
http://liberonsles.wordpress.com/in...

Sources en espagnol :

http://noestamostodxs.noblogs.org/
http://enlacezapatista.ezln.org.mx/...