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Mexico : Grêve de la faim de prisonniers en résistance

lundi 6 juillet 2015

Depuis le 27 juin divers prisonniers de la ville de Mexico ont entamé une grève de la faim. Les revendications de la grève s’articulent autour de l’exigence de l’arrêt des tortures et des abus à l’intérieur des prisons, ainsi que de la dénonciation du comportement de la Commission des Droits de l’Homme de la ville, institution complice des autorités pénitentiaires. Elle dénonce également le commerce d’exploitation sexuelle auquel sont soumises les prisonnières.

La traduction des revendications de la grève de la faim collective entamée par la Coordination des prisonniers en résistance a été publiée ici sur le blog Libérons les ! :

https://liberonsles.wordpress.com/2015/06/30/mexico-greve-de-la-faim-de-la-coordination-informelle-des-prisonniers-en-resistance/

Ainsi qu’une déclaration collective, reproduite ci-dessous :
https://liberonsles.wordpress.com/2015/07/03/mexico-declaration-collective-coordination-informelle-des-prisonniers-en-resistance-en-greve-de-la-faim/

et une lettre de l’un des grêvistes, Fernando Barcenas :
https://liberonsles.wordpress.com/2015/07/03/mexico-declaration-de-fernando-barcenas-castillo-a-propos-de-la-greve-de-la-faim/

Au Mexique, un rassemblement aura lieu devant le siége des autorités pénitentieres ce mardi 6 juillet.

Déclaration collective. Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance en Grève de la faim :

Il ne fait aucun doute que le désintérêt général et l’indifférence des “autorités” ont fait de mesures violentes comme la torture, l’abus de pouvoir et les mauvais traitements des procédures communes de l’activité pénitentiaire.

Dans ce contexte de répression silencieuse et cachée, nous avons commencé diverses actions pour ne pas reconnaître ces pratiques autoritaires et dénoncer, avant tout, les irrégularités dont nous sommes l’objet. En effet, certains de nos compagnons ont déjà par le passé porté plainte au niveau pénal contre des serviteurs et fonctionnaires de l’État qui n’ont pas respecté le règlement et les articles de la Constitution, tels que nos garanties et droits humains consacrés dans la Constitution et les traités internationaux.

Nous reprenons le slogan “la réinsertion sociale n’existe pas”, puisqu’en prison se crée et se fomente la fabrication de la “délinquance” à des fins d’exploitation politique et économique, qui la convertit en un commerce de l’État. En prison, on extorque la population carcèrale par des ponctions écononiques et on fait payer illégalement les prisonniers pour être inscrit sur la liste des prisonniers autorisés à recevoir des visites et il y a bien d’autres anomalies.

La cruauté, la torture, l’enfermement et la sur-population n’apportent aucune solution au problème majeur de l’inégalité sociale, de l’opulence de certains et de la misère de la majorité…

Ils nous ont menacés et intimidés pour nous réprimer et nous essouffler, et pour que nous retirions nos dénonciations et nos plaintes. C’est pour cela que nous rendons responsables de notre intégrité physique et psychologique les autorités administratives pénitentiaires de la prison où nous nous trouvons – la Prison Préventive des Hommes Nord – son directeur Lic. Rafael Oñate Farfán, le sous-secrétaire du Système Pénitentiaire Hazael Ruiz et le chef de gouvernement de la ville de Mexico Miguel Ángel Mancera, puisqu’à partir du 27 juin 2015 et de manière indéfinie, nous nous déclarons en grève de la faim, moyen pacifique et légitime de protester face à l’arbitraire auquel nous sommes confrontés : en effet, nous ne sommes pas disposés à tolérer ni à accepter plus d’abus ni de violations institutionnelles.

C’est pour cela que nous disons : « ça suffit ! »
Parce que la solidarité entre prisonniers n’est pas un simple mot !

Julián López Barrón (dortoir 3 bis)
Brayan Reyes Rodríguez (anexe 3-1-8)
Irwin García Freire (anexe 8-2-3)
Luis Lozano Urgell (dortoir 8 bis)
Luis Fernando Bárcenas Castillo (anexe 3-1-8)
José Santiago Hernández (dortoir 3 bis)


Traduit par les trois passants
Correction Valérie