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Un prisonnier politique de Bachajón libéré, deux toujours en prison

jeudi 20 avril 2017

Un prisonnier politique de Bachajón libéré, deux toujours en prison

Ejido San Sebastian Bachajón, adhérents à la Sixième déclaration de la Selva Lacandona, Chiapas, Mexique. 18 mars 2017.

Au commandement général du Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale.
Aux Conseils de Bon Gouvernement
Au Congrès National Indigène
Aux compas adhérents à la Sixième déclaration de la Selva Lacandona au Mexique et dans le monde.
Aux médias de masse et aux médias alternatifs
Au Réseau contre la répression et pour la solidarité
Au mouvement Justice pour el Barrio de New York
Aux défenseurs des droits humains du Mexique et du monde
Au peuple du Mexique et du monde

Jmololabex ants winiketik icha spatil a wotanik ta pisilik machatik nokol
skoltabel te lum kinalik te yuun ta skuenta te nokol spojbel te chopol
ajwalil.

Compañeros et compañeras, recevez nos salutations combatives de la part des adhérents à la Sixième Déclaration de l’ejido San Sebastián Bachajón, Chiapas.

Par ce biais nous partageons avec vous et faisons savoir que le 16 mars dernier, notre compañero Emilio Jiménez Gómez qui se trouvait emprisonné à Playas de Catazaja, Chiapas (CERSS #17) se trouve d’ors et déjà aujourd’hui en compagnie de ses proches et parmi nous tous. Malgré que ses droits aient été attaqués, il est resté plusieurs années en prison, séquestré par le mauvais gouvernement à l’intérieur d’un mur, et ce n’est qu’aujourd’hui qu’il obtient sa liberté, à travers nos voix exigeant sa libération et les voix d’autres organisations qui ont participé, soutenu, cru et lutté avec nous pour changer le monde, le futur de nos enfants.

Nous continuons à résister et à lutter ensemble pour dire Ya basta, pour démontrer que nous ne sommes pas complices d’un système qui incarcère le pauvre, où au moment de faire entendre notre voix nous sommes attaqués, emmenés en prison pour ne pas vouloir participer à un business corrompu, celui qui vend nos terres à des entreprises privées pour devenir millionnaires. C’est pour cela que nous construisons notre autonomie, en nous solidarisant au long de la lutte pour que personne ne nous juge ni ne soit jugé, cherchant toujours un futur de liberté.

Nous allons continuer à lutter, et nous faisons savoir à ce gouvernement capitaliste et répresseur que nous n’avons pas peur, nous n’allons jamais baisser la tête, nous n’allons pas nous taire, ni aujourd’hui ni demain nous n’allons cesser d’exiger la libération de nos compañeros encore aujourd’hui séquestrés par l’Etat, comme c’est le cas de Esteban Gómez Jiménez, prisonnier à San Cristóbal de las Casas, Chiapas, (CERSS #5) et Santiago Moreno Pérez, prisonnnier à Playas de Catazaja, Chiapas (CERSS #17). Ils ont été détenus de manière arbitraire, pour avoir défendu nos ressources naturelles, pour avoir pris l’engagement de lutter contre le mauvais actions du mauvais gouvernement, c’est cela le délit qu’ils ont commis, de faire entendre leur voix et défendre la vie et le territoire.

Notre lutte, nous allons la maintenir debout, nous n’allons pas nous rendre parce que le chemin vers la justice pour le peuple est long et aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin de renforcer notre solidarité et nos luttes.
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Depuis la zone nord de l’Etat du Chiapas, nous les femmes et les hommes de San Sebastián Bachajón, nous adressons des salutations combatives à tous les compañeros et compañeras, communautés et villages du Mexique et du monde qui sont dans la lutte et la résistance contre les mauvais gouvernants.

Jamais plus un Mexique sans nous

Terre et liberté

¡Zapata vive !
¡Hasta la victoria siempre !
Prisonniers politiques, liberté !
¡Juan Vázquez guzmán est en vie, la lutte de Bachajón continue !
¡Juan Carlos Gómez Silvano est en vie, la lutte de Bachajón continue !
Non à la spoliation des territoires indigènes !
Police de l’Etat hors de notre territoire indigène !
Présentation immédiate des compañeros disparus et assassinés de l’école normale rurale Raúl Isidro Burgos de Ayotzinapa !
¡Vive la digne lutte des compañeros et compañeras choles del ejido tila !
Vive la digne lutte des compañeros et compañeras de San Francisco
Xochicuautla !
¡Vive les peuples qui luttent pour leur autonomie et leur liberté !
¡JUSTICE POUR NOTRE COMPAÑERO JUAN VAZQUEZ GUZMAN, AYOTZINAPA, ACTEAL,
ABC, ATENCO !


LETTRE D’ESTEBAN GOMEZ JIMENEZ, 20 de marzo 2017

Avec Santiago Moreno Perez, Esteban est l’un des prisonniers de Bachajon toujours emprisonné. Arrêté le 12 juin 2012, il avait été accusé d’agression par Manuel Gómez Jiménez (ancien commissaire ejidal officiel, membre du parti politique PRI / Vert écologiste au moment des faits, et responsable de la privatisation d’une parties des terres de l’ejido au profit des plans touristiques du gouvernement). Une fois détenu, deux délits supplémentaires lui ont été attribués : homicide et port d’arme (le port d’arme étant un délit relevant de la juridiction fédérale) :

Je suis Esteban Gómez Jimenez de San Sebastian Bachajon, je suis ici, au CERESO 5 de San Cristóbal de las Casas Chiapas.

Je vous écris cette saluation pour les compañeros et compañeras adherents à la Sixième déclaration de la Selva Lacandona nationale et internationale de l’EZLN.

Un jour durant la nuit je me suis endormi et dans mon sommeil d’un coup sont arrivées beaucoup de colombes où je suis de différentes couleurs et j’ai dit mon Dieu que va-t-il se passer, j’ai pensé que j’étais seul. Beaucoup de colombes se trouvent autour de cette prison, nous sommes une organisation de différents Etats et ifférents pays, différents endroits et je me suis senti triste j’ai pensé qu’allaient sortir mes larmes sur la planche où je dors, Dieu je ne sais pas comment font pour venir les compas y les compañeras, je suis paysan je ne sais pas parler bien le castillan, et après j’étais content et grâce à Dieu dans l’après-midi et dans la soirée je me trouve avec les compañeros et las compañeras.