Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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CARAVANE POUR L’EAU ET POUR LA VIE ! PEUPLES UNIS CONTRE LE PILLAGE CAPITALISTE

mardi 22 mars 2022

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CARAVANE POUR L’EAU ET POUR LA VIE ! PEUPLES UNIS CONTRE LE PILLAGE CAPITALISTE

Au Comité clandestin révolutionnaire indigène - Commandement général de l’EZLN,
À l’Armée zapatiste de libération nationale,
À la Commission « Sexta » zapatiste de l’EZLN,
Au Congrès national indigène,
Au Conseil indigène de gouvernement et à sa porte-parole, María de Jesús Patricio Martínez,
Aux collectifs, mouvements, organisations et individus de SLUMIL K’AJXEMK’OP,
À l’Europe, Insoumise, Digne et Rebelle,
Aux Réseaux de résistance et de rébellion,
À la Sexta du Mexique et du monde entier,
Aux médias libres, indépendants, alternatifs ou quel que soit leur nom,
Au peuple du Mexique,
Aux peuples du monde,

« C’est l’heure de la dignité rebelle, il est temps de construire une nouvelle nation par et pour tou.tes, de consolider le pouvoir anticapitaliste d’en bas et à gauche, de faire payer aux coupables la douleur des peuples de ce Mexique multicolore. »
QUE TREMBLE LA TERRE JUSQUE DANS SES ENTRAILLES
Congrès national indigène, Armée zapatiste de libération nationale, Chiapas, Mexique, Octobre 2016.

Sœurs et frères,

En ces temps de crise et de guerre capitaliste mondiale, nous, les peuples, faisons l’expérience d’une escalade répressive de spoliation et de pillage contre nos communautés et notre mère la terre. Nous, les peuples autochtones, les organisations et les collectifs qui continuons à résister, nous voyons que la tempête dont nos frères et sœurs zapatistes nous ont parlé, est non seulement déjà là depuis des années, mais qu’elle est maintenant plus dévastatrice, plus violente.

Nous vivons le dernier assaut de l’hydre, cette fois-ci elle vient pour tout prendre :

Elle vient pour l’eau, tant dans les villages que dans les villes, l’eau qui, une fois dérobée, est restituée avec la mort dissoute en elle sous forme de mercure, de cyanure et d’autres poisons recrachés par les industries.

Elle vient pour la terre et les minéraux qu’elle garde en elle ; pour les champs où faire se reproduire encore et encore des graines génétiquement modifiées qui tuent à la fois, lentement, le sol qui les soutient et ceux qui les ingèrent. Elle vient pour les maisons des familles qui ont été construites avec l’effort de générations entières, pour les démolir et mettre à leur place de hautes tours de bureaux vides et des centres commerciaux, ou pour faire passer le mortel train Maya ; ou pour y mettre des gazoducs ; ou pour tracer, entre brèches et sillons, la mort comme destin pour toutes et tous.

Ils s’en prennent au digne travail des paysans, des artisans, des commerçants, des enseignants et des ouvriers pour le dévaloriser et le remplacer par l’exploitation esclavagiste dont les capitalistes sont si friands.

Ils s’en prennent à l’histoire en détruisant les vestiges préhistoriques et préhispaniques qui racontent les pas de nos ancêtres, dont beaucoup ont été découverts récemment et dont beaucoup sont destinés à être enterrés sous des avions ou des trains.

Ils viennent pour la vie toute entière, pour les jungles, pour les montagnes, pour les forêts, pour les rivières, les mers, les lacs, les cenotes, les ameyales, les lagunes, les déserts, ils sont amants des cimetières, et c’est ce en quoi ils veulent transformer le monde.

Ils viennent pour tout.

Il ne s’agit plus seulement de menaces de la part du capital, les ordres ont déjà été donnés et les attaques ont été dirigées vers leur cible principale : nous, les peuples, les organisations et les collectifs qui résistons et qui défendons la vie.

Les projets mortifères promus par le capitalisme, se voyant confrontés aux résistances collectives, utilisent l’État pour créer des décrets et envoyer leurs forces de répression à l’encontre de celles et ceux qui s’opposent à l’exploitation-destruction de la nature et à la spoliation des territoires et du patrimoine communautaire des peuples autochtones.

L’illusion du développement et du progrès s’évanouit lorsque les peuples exhibent la mort et l’arrogance avec lesquelles les entreprises et les États dépossèdent les territoires et, dépourvus d’arguments pour se justifier, utilisent la violence sous toutes ses formes.

Face à cette guerre imposée par le capitalisme, nous, les peuples, répondons par la résistance, l’autonomie et l’organisation.

Dans ce long voyage vers un monde juste où la vie est assurée pour nos générations futures, les chemins que nous, compañeras et compañeros, avons construits avec douleur et rage se rejoignent progressivement, jusqu’à former un beau tissu qui couvre le monde entier de couleurs et de dignité.

Le grondement des peuples qui résistent est long et fort, et ce grondement a la capacité de réveiller la rébellion et l’organisation dans chaque recoin où il y a injustice et exploitation, c’est-à-dire dans chaque recoin de notre monde.

C’est pourquoi, aujourd’hui, les peuples, organisations et collectifs de Puebla, Tlaxcala, Veracruz, Ville de Mexico, État de Mexico, Morelos, Oaxaca, Guerrero et Querétaro, nous faisons à nouveau résonner nos canaux de rébellion et nous appelons les peuples, nations et tribus indigènes du Mexique et du monde, ainsi que les organisations et collectifs alliés à se joindre à cette « Caravane pour l’eau et pour la vie : Peuples unis contre le pillage capitaliste » qui débutera le 22 mars sur les terres de la municipalité de Juan C. Bonilla, dans l’État de Puebla, et se terminera le 24 avril dans la communauté de Cuentepec, dans l’État de Morelos.

Pendant 34 jours, la Caravane rendra visibles les luttes de ces neuf États mexicains ainsi que des territoires du reste du pays, d’Europe, d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud et d’Amérique du Nord, et, au long de son chemin, de nouvelles voies d’organisation seront tracées pour résister conjointement aux assauts de ce système capitaliste et de ses États protecteurs. Mais surtout, elle fera écho à la voix des peuples qui ont déjà décidé de leur destin par leurs propres lois, déclarations, décrets et accords que les mauvais gouvernements ont méprisés et ignorés.
En d’autres termes, la Caravane pour l’eau et la vie vise à faire respecter la Loi des peuples.

Mexique, 11 mars 2022

Jusqu’à ce que la dignité devienne coutume
Plus jamais un Mexique ni un monde sans nous
Ils ne nous vaincront pas !

Signataires :

Congrès national indigène (Congreso Nacional Indígena)
Résidents de la communauté otomi à Mexico (Comunidad Otomí Residentes en la CDMX)
Maison Okupa Chiapas (Casa Okupa Chiapas)
Coordination des peuples, quartiers autochtones et colonies de Xochimilco (Coordinación de Pueblos, Barrios Originarios y Colonias de Xochimilco)
UPVA 28 octobre (UPVA 28 de octubre)
Villages unis de la région de Cholula et des volcans (Pueblos Unidos de la Región Cholulteca y los volcanes)
Coordination métropolitaine anticapitaliste et antipatriarcale avec le Congrès Indigène de Gouvernement (Coordinación Metropolitana Anticapitalista y Antipatriarcal con el CIG)
Soleil rouge (Sol Rojo)
Lützerath
Mazatecas pour la liberté (Mazatecas por la libertad)
Unification des villages et quartiers contre l’exploitation minière dans l’État de Morelos (Unificación de Pueblos y Colonias Contra la Minería en Morelos)
Communauté de Milpa Alta (Comunidad de Milpa Alta)
Sit-in de Huexca (Plantón de Huexca)
Sit-in d’Asurco (Plantón de Asurco)
Réseau universitaire anticapitaliste (Red Universitaria Anticapitalista)
Front des villages pour la défense de la terre et de l’eau, Morelos, Puebla et Tlaxcala (Frente de Pueblos en Defensa de la Tierra y el Agua, Morelos, Puebla y Tlaxcala)
Front pour la défense de la vallée de Matlazica (Frente en Defensa del Valle Matlazica)
Les enfants du maïs (Hijxs del maíz)
Conseil Indigène et Populaire du Guerrero - Emiliano Zapata (CIPOG -EZ)
Réseau de Résistance et de Rébellion du port de Veracruz en soutien au CIG-CNI (Red de Resistencia y Rebeldía del puerto de Veracruz en apoyo al CIG-CNI)
MAIZ - Mouvement autonome indigène zapatiste (MAÍZ)
Communauté d’Iztapalapa (Comunidad de Iztapalapa)
UCIZONI
Conseil autonome de Totonaco et Tiya-Tlalle (Concejo autónomo totonaco y tiya-tlalle)
Ocotepec de libres
Laboratoire populaire des médias libres (Laboratorio Popular de Medios Libres)
Conseil autonome de Santiago Mexquititlán (Concejo Autónomo de Santiago Mexquititlán)
L’isthme est à Nous (El Istmo es Nuestro)
Communauté de Puente Madera, Oaxaca (Comunidad de Puente Madera, Oaxaca)
Compas solidaires d’Allemagne et de Suède (Compas solidarios de Alemania y Suecia)

Pour joindre vos signatures à cette convocation et/ou participer à la caravane, écrire au mail : caravanaporelaguaylavida@gmail.com
#caravanaporelaguaylavida


Coopérez pour la Caravane !

Si vous souhaitez faire un don pour la « Caravane pour l’eau et la vie, Peuples unis contre le pillage capitaliste », nous vous invitons à le faire via le compte suivant :

Envois internationaux :
Nom du compte : Ciencia Social al Servicio de los Pueblos Originarios A.C.
Adresse du bénéficiaire : Acacias 223 interior 5, Tlaltenango, Cuernavaca Morelos, C.P. 62170
Nom de la banque : Bancomer BBVA México
N° de compte : 0113643034
Code interbancaire : 012540001136430347
SWIFT CODE/ BIC : BBVA MEXICO BCMRMXMMPYM
Adresse de la banque : Av. Paseo de la Reforma 510, Col. Juárez, C.P. 06600, Alcaldía Cuauhtémoc, Ciudad de México

Envoyez votre reçu à : caravanaporelaguaylavida@gmail.com

MERCI !