Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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Les Amis de Durito

Tract distribué lors du Salon du livre à Paris les 14 et 17 mars 2009

vendredi 13 mars 2009

Liberté et justice pour Atenco !

Le saviez-vous ? Le directeur national du Renseignement d’Obama, Mike McConnell, et le directeur de la CIA, Hayden, ont désigné le Mexique - avec l’Iran - comme l’un des principaux défis pour la politique extérieure états-unienne dans un futur immédiat. Les réseaux implantés aux USA par les cartels mexicains de la drogue sont aujourd’hui considérés comme une menace pour la sécurité intérieure...

Et c’est au nom de la lutte antidrogue que Felipe Calderón, président actuel, mène une campagne de répression contre... les mouvements sociaux, et qu’il militarise les régions où se développent des résistances populaires à la banqueroute actuelle : Chiapas, Oaxaca, Guerrero... La liste est aussi longue que celle des États qui forment la Fédération mexicaine.

Au Mexique, le même arbitraire, le même mépris, la même soif de rapine inspirent l’action des « acteurs » de l’économie légale comme celle des parrains de la drogue. Les ressources du pays sont pillées, les grosses fortunes comme celle de Carlos Slim côtoient et se nourrissent de la misère galopante. Le développement effréné de la politique ultralibérale passe par la répression de toute pratique sociale antagoniste. La violence policière contre la résistance populaire est couverte par un système judiciaire, qui distribue des centaines d’années de prison, des médias et une classe politique au service du pouvoir de l’argent.

L’autre Mexique

Soulevés en 1994 pour reprendre leurs terres, les paysans mayas zapatistes font face quotidiennement à la guerre de « basse intensité » livrée par l’armée mexicaine et ses auxiliaires paramilitaires. À Oaxaca, en 2006, ce n’est que par l’intervention de forces armées (blindés légers et hélicoptères) que le pouvoir a pu reprendre une ville insurgée et autogérée par une assemblée populaire en rébellion. C’est d’ailleurs grâce aux techniques et savoir-faire de la police française, exportés au Mexique depuis l’accord signé entre les deux pays en 1998, que la Police fédérale préventive réprime toute forme de résistance sociale.

Certains se souviennent peut-être de la lutte victorieuse des paysans de San Salvador Atenco, contre un projet d’implantation d’aéroport en 2001 et, en représailles, de la répression sauvage qui, plusieurs années après, a frappé les habitants de cette petite ville du bassin de Mexico. L’opération de police coordonnée et déclenchée les 3 et 4 mai 2006 par les autorités conjointes de la municipalité, du gouvernement de l’État de Mexico et de l’État fédéral, s’est soldée par la mort de deux jeunes garçons, par de nombreux blessés, par le viol de plus de trente femmes lors de leur transfert en détention et par plus de 200 arrestations accompagnées d’actes de torture. Plusieurs dizaines de personnes détenues les 3 et 4 mai 2006 ont passé des mois, pour certaines plus de deux ans en prison, et treize d’entre elles y sont toujours, condamnées à de lourdes peines (de 31, 67 et 112 ans de prison).

Alors, s’il est légitime de s’intéresser à la littérature et à la culture populaire du Mexique, il ne faudrait pas que ce Salon du livre soit un alibi qui permette à peu de frais à l’oligarchie mexicaine de se laver les mains de tout le sang qu’elle n’hésite jamais à verser pour asseoir sa domination sur le pays.

Les Amis de Durito