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Dernière lettre de Miguel Peralta, prisonnier libertaire originaire d’Eloxochitlan

lundi 17 octobre 2016

Miguel Angel Peralta, compañero libertaire originaire d’Eloxochitlan, village où est né le 16 septembre 1873 le grand anarchiste mexicain Ricardo Flores Magon, se trouve incarcéré depuis mai 2015 dans la prison de la petite ville de Cuicatlan, Etat de Oaxaca, accusé tout comme plusieurs dizaines d’autres personnes d’être responsables de la mort du fils d’un cacique local lors d’un affrontement au sein de la communauté.

Enfermé en préventive depuis maintenant plus d’un an et demi sans que son dossier juridique ne puisse avancer du fait de manoeuvres de bloquages administratives mises en place par les pouvoirs en place, Miguel Peralta est depuis le 28 septembre dernier en jeûne de protestation dans le cadre de la grêve de la faim lancée à l’initiative de différents prisonniers libertaires et anarchistes du Mexique.

Plus bas quelques mots de sa part, à l’occasion des commémorations des massacres du 2 octobre 1968 au Mexique.

Message de Miguel Peralta, 2 octobre :

"La liberté n’existe pas quand est prohibée l’expression de la pensée"
B. Traven

2 octobre, à celles et ceux qui sont tomé.e.s, aux assassiné.e.s, aux disparu.e.s. On n’oublie pas.

2 octobre, Justice.

Salutations à tout.e.s et à chacun.e d’entre vous qui ont acceptez d’assaillir le temps pour écouter mes paroles. Mon désir est aussi de vous envoyer une embrassade fraternelle où que vous vous trouviez, que ce soit dans votre révolte quotidienne contre la quotidienneté qu’on nous impose ; dans les écoles à décoloniser la connaissance ; à s’approprier de l’espace ; dans les rues à faire que le bruit devienne harmonie ; dans la confrontation quotidienne contre les sbires du système ; dans l’espace cybernétique à injecter et partager le virus de la désobéissance ; ou dans vos travaux, à collectiviser et partager les tâches, bien sûr sans patron, et à ceux qui luttent aussi par leur silence, mais pas celui auquel on croit.

C’est très dur pour moi de partager les mots avec vous ; d’un coup je m’imagine que vous imaginez comment c’est l’enfermement ; que tout rappelle et empeste le contrôle, mais qu’au milieu de toute cette imposition nous essayons de construire chaque instant, ici et là-bas en dehors, un espace libre où reviennent les sourires. Infaillibles, égarés, inadaptés, nous sortons par les nuits d’étoiles à semer nos traces sur les murs de l’adversité.

Merci de votre complicité sincère compas.

Courage aux compas prisonniers en grève de la faim, ne baissez pas les bras.

A bas les murs des prisons.

2 octobre, leur absence se fait toujours sentir.

Miguel

Source : Croix Noire Anarchiste de Mexico

trad 7NubS

Une brochure de solidarité écrite au Mexique et traduduite par différentes personnes solidaires a récemment été éditée et mise en ligne par le site Libéronsles. Ici un certain nombre de textes traduits

et la brochure

Voir aussi : "Il y a 93 ans, Flores Magón mourrait en prison. Aujourd’hui c’est toujours la même chose. Communiqué des proches de Miguel Peralta"