Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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Depuis Lakabe : déclaration finale de la rencontre de l’autre Europe

rencontres européennes 2016

mardi 1er novembre 2016

Déclaration finale de la rencontre de l’autre Europe des collectifs de la Sexta solidaires avec le zapatisme

Mardi 1er novembre, jour des défuntes et des défunts, Lakabe, Nafarroa, Euskal Herria.

Aux communautés et bases de soutien zapatistes

A l’EZLN

Au CNI

Aux compañeros, compañeras et compañeroas de la Sexta dans le monde

Aux peuples qui luttent depuis en bas à gauche

Aux médias libres

Les 28, 29, 30 et 31 octobre et 1er novembre, nous sommes différents collecifs adhérents à la Sexta et sympathisants de l’EZLN à nous être réunis réunis à Lakabe.

Nous remercions le village occupé de Lakabe, qui est une référence quant à la construction d’alternatives au capitalisme depuis plus de 30 ans. Ce village est situé près du barrage d’Itoiz, un lieu symbolique de la résistance au méga-projet et de défense du territoire. Nous remercions également les collectifs Txiapas Ekin et Zabaldi pour l’hospitalité, l’effort d’organisation et l’accueil chaleureux. De même l’association Café Rebeldia pour sa donation de café.

Etaient présents des collectifs et des personnes de France, d’Italie, de Suisse, de Norvège, d’Euskal Herria, de Catalogne, de l’Etat espagnol, d’Allemagne et du Royaume-Uni.

Durant la rencontre nous avons organisé des discussions, des ateliers et des tables de travail autour des thèmes suivants : asembléisme, mégaprojets et territoires à défendre, autonomie, prison-répression, communication et féminisme.

Nous soulignons le fait que le féminisme ait été introduit en tant que table de travail durant cette rencontre, et prenons la décision de lui donner continuité durant les prochaines.

Durant ces moments de travail nous avons parlé des luttes actuelles tant au Mexique qu’en Europe, et nous avons partagé aussi les informations dont nous disposons au sujet de la situation politique et sociale dans ces deux géographies distinctes. Nous avons analysé avec rage et préoccupation la situation de répression et de violence contre les mouvements sociaux, les peuples originaires, et toutes les personnes qui s’organisent depuis en bas à gauche.

Face à l’augmentation des féminicides et de la violence sexuelle contre les femmes, nous considérons qu’il y a des éléments suffisants pour parler d’une stratégie de répression systématique de la part de l’Etat, comme cela est clairement visible dans le cas d’Atenco après dix ans d’impunité. En conséquence, nous nous joignons au cri de lutte des millions de femmes d’Amérique latine et du monde qui dénoncent l’usage de leur corps en tant que butin de guerre.

Nous avons lu et partagé les derniers communiqués de l’EZLN et du CNI. Nous manifestons notre douleur et notre indignation face à la constante spoliation territoriale et la répression, dénoncées dans le communiqué du 14 octobre. Nous nous solidarisons avec les luttes des peuples originaires et avec leurs justes revendications. Nous confions dans le cheminement de ce processus, qui s’intègre dans la construction des autonomies depuis en bas à gauche. Nous réitérons notre engagement à continuer à promouvoir la participation aux Brigades Civiles d’Observations (BRICOS).

Après avoir analysé la proposition de formation du conseil permanent du CNI et de la possible candidature indépendante d’une femme indigène, nous restons dans l’attente du résultat de la consultation.

D’un autre côté, nous rejetons la campagne raciste, répugnante et hypocrite de manipulation et de discrédit menée par des pouvoirs factieux contre l’EZLN et le CNI. Nous condamnons également toute forme d’instrumentalisation et d’opportunisme de la part d’organisations, de partis politiques et de médias en Europe.

Nous considérons que, bien que le contexte soit différent, l’ennemi est le même : le système capitaliste, raciste et patriarcal qui impose la spoliation sur tous les territoires.

Raison pour laquelle nous faisons nôtres les dignes luttes de l’autre Mexique (parmi elles, celles désignées dans le communiqué du 14 octobre).

De la même manière, nous nous joignons à l’opposition aux mégaprojets en Europe. Notamment :

- A la lutte contre le TAV dans le Val de Susa (Italie) et en Euskal Herria.

- A la lutte de la ZAD contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en France, menacée d’une imminente expulsion.

- A la lutte contre la MAT (ligne de très haute tension) dans l’Etat espagnol.

- A la lutte contre le fracking et les incinérateurs.

- Aux luttes contre la gentrification et la touristification.

Les traités de libre-commerce favorisent le colonialisme, l’appauvrissement et la violation des droits sociaux et culturels. Nous nous positionnons pour cela contre le TTIP, le CETA, le TISA, le TLC (UE-Mexique), et tout comme le mouvement zapatiste a lutté contre l’ALENA, nous apprenons aussi des conséquences de ces traités.

Nous nous positionnons aussi contre les nouvelles formes d’exploitation, tel que le capitalisme vert. Par ce biais, les Etats ouvrent les frontières aux marchandises, aux services et à l’élite économique, tout en les refermant face aux immigrants et aux personnes réfugiées. Nous rejetons le modèle de la « Forteresse Europe », et parions sur un monde sans frontière où aucune personne ne serait illégale. Nous persistons dans notre soutien aux villages et peuples qui construisent leur autonomie depuis en bas à gauche sur nos territoires.

Dans les autres géographies, nous nous solidarisons avec la construction d’autonomie dans tous les peuples, avec entre autres exemples le processus mené à bien au Rojava.

Notre solidarité va également pour les peuples qui résistent à l’occupation militaire, comme en Palestine et au Kurdistan.

C’est depuis les montagnes des basses Pyrénées que se lance notre modeste parole.

Signataires : Red La Pirata : Nodo Solidale (México-Italia) ; Collettivo Zapatista di Lugano (Suiza) ; Adherentes Individuales ; ChiapasGruppa LAG (Noruega) ; Alerta ! (Alemania) ; Ya Basta Alemania (Alemania) ; Manchester Zapatista (Reino Unido) ; La adhesiva (Barcelona) ; Eskozap (Euskal Herria) ; Comité de solidaridad de los Pueblos – Interpueblos Cantabria ; Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (Paris) ; Ya Basta Milano (Italia) ; Adherentes de la sexta Zurich (Suiza) ; Plataforma de Solidaridad con Chiapas y Guatemala (Madrid) ; Adherentes de la Sexta Barcelona ; Union Syndicale Solidaires (Francia) ; Collettivo Zapatista di Lugano (Suiza) ; TxiapasEKIN (Euskal Herria) ; Confederación General del Trabajo - CGT (España) ; Espoir Chiapas (Francia) ; Acción Social Sindical Internacionalista (Zaragoza) ; Café Rebeldía Infoespai (Catalunya) ; Asociación de Mexicanas y Mexicanos de Castellón y Valencia Adherentes a la Sexta ; Colectiu Zapatista el Caragol (Valencia) ; Grupo CafeZ (Lieja Bélgica) ; Casa Nicaragua (Lieja Bélgica) ; MutVitz 13 (Marsella, Francia) ; Espiral de solidaridad-semilla de resistencia, Atenas, Grecia


déclaration en castillan ici