Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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le CNI dénonce le harcèlement en cours à Tila, Chiapas

dimanche 7 août 2016

Le Congrès National Indigène répudie énergiquement le harcèlement subi par la communauté chol de l’ejido Tila au Chiapas

Aux peuples du monde

A la Sexta nationale et internationale

Aux médias libres

Les peuples, nations, quartiers et tribus qui constituons le Congrès National Indigène répudions énergiquement le harcèlement subi par la communauté chol de l’ejido Tila, dans l’Etat du Chiapas, en soulignant la provocation survenue par le biais de l’intervention orchestrée entre forces militaires et policières le 2 août 2016 aux alentours de 18h20, dont l’objectif était d’intimider les compañeros qui se trouvaient près des ruines où se trouvaient les installations que la municipalité avait construit illégalement.

A bord de trois véhicules militaires et accompagnés de gens des partis et de membres de la municipalité, les mauvais gouvernements prétendent diffuser la peur afin que le digne peuple de Tila cesse de construire son autonomie par la libre détermination et par le bas, par la refondation de leur autogouvernement basé sur la défense de la terre.

Nous avertissons que les gens des partis et de la municipalité ont fomenté la réarticulation et le renforcement du groupe paramilitaire « Paix et Justice », ce qui ajouté aux incursions militaires des derniers jours, rend compte de la guerre de contre-insurrection persistant dans la zone contre les peuples originaires du Chiapas qui ont décidé de s’auto-organiser et de ne plus permettre les spoliations effectuées par les mauvais gouvernements.

Nous rendons les trois niveaux de mauvais gouvernement responsables de toute agression que pourraient subir nos frères et sœurs de Tila, dont l’autonomie et le territoire se trouvent totalement étayés au niveau agraire et du fait de leurs droits ancestraux en tant que peuples originaires.
Nous faisons savoir au village Chol de Tila qu’il n’est pas seul, qu’au Congrès National Indigène nous sommes au courant de votre lutte importante et que nous serons à tout moment à vos côtés.

Pour la reconstitution intégrale de nos peuples

Jamais plus un Mexique sans nous

Août 2016

Congrès National Indigène

Nuestro pueblo de Tila y sus usos y costumbres

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DENONCIATION PUBLIQUE

Ejido Tila, Mexique 3 août 2016

Au Congrès National Indigène (CNI)

Aux adhérent.e.s à la Sexta nationale et internationale

Au Réseau contre la répression et pour la solidarité

Aux Conseils de Bon Gouvernement

Aux médias libres

Aux grands médias nationaux et internationaux

Aux organisations qui luttent pour Justice et Dignité

Aux défenseur.e.s des droits humains non gouvernementaux et honnêtes

A la lutte du Mexique et du monde

Recevez un forte embrassade et un grand salut de la part des compañeras et compañeros depuis l’ejido Tila, Chiapas, Mexique, où nous construisons jour après jour notre auto-gouvernement et notre autonomie collective en tant qu’ejido, cela comme une manière de reconstruire ce que ceux d’en haut ont fait pour maintenir le peuple dans le précipice en nous spoliant de la terre-mère et en faisant ce que bon leur plaît.

Nous dénonçons publiquement l’intromission de troupes de la Marine dans l’ejido Tila, Chiapas, Mexique, aux environs de 6h20 du soir le mardi 2 août 2016, en violation de la Constitution, de la loi agraire et des droits autochtones internationaux. Ces éléments de l’armée sont arrivés au centre de l’ejido Tila, ont pris des notes et des photos, et ont photographié le palais municipal en ruine qui a été mis en miettes, répandant la peur au sein de nos compañeros et compañeras indigènes sur nos propres terres, en circulant à bord de trois véhicules militaires. Mais ils se sont enfuis lorsque les alertes ont comencé à être lancées dans le village du fait de leur présence et que les gens ont comencé à se regrouper, et ils sont alors partis en direction du village d’El Limar [où se trouve actuellement la municipalité en exil]. Deux véhicules de la police municipale de la municipalité ont également été aperçus stationnant à la sortie du village, coordonnés dans cette agression envers notre communauté.

Nous réprouvons énergiquement cet acte de provocation et n’allons pas tomber dans leur jeu. Mais nous ne voulons plus qu’ils continuent à nous provoquer parce que nous, nous voulons seulement vivre de manière pacifique, même si les gens qui sympathisent avec le président municipal actuel, eux, si misent sur la violence en nous intimidant tout le temps dans notre ejido d’où la municipalité a été expulsée car ses posessions étaient totalement illégales. Tout cela est l’oeuvre d’un petit groupe pro-gouvernement hostile à l’autonomie ejidale et qui promeut par le biais de tromperies l’entrée de l’armée ainsi que des policiers sectoriaux et judiciaires, et incitent les communautés à s’organiser afin d’attaquer l’ejido. Nous faisons clairement savoir que c’est un petit groupe et que s’ils continuent à foutre le bordel et à tromper et discriminer les gens, ils seront expulsés du village ; parce que nous avons eu beaucoup de patience, mais nous ne permettrons pas qu’ils continuent à semer leurs merdes sur notre terre.

Il faut préciser que nous nous apuyons sur l’article 1 et 2 de la Constitution pour que soit respecté notre droit à l’auto-détermination et notre auto-gouvernement, ansi que l’article 39 et principalement la volonté générale que émane légitimement de notre village. Parce que c’était la seule manière de récupérer ce qui était à nous, notre terre-mère que les autorités gouvernementales étaient en train de spolier sans respecter notre ejido et en nous discriminant en disant que nous sommes des attardés mentaux, que nous ne voulons pas du progrès, alors que notre territoire leur a servi à s’enrichir et que cette mentalité leur a été inculquée par les leaders politiques afin de nous discriminer sur notre propre terre, mais c’est fini ; plus jamais Tila sans nous.

Au sein de l’ejido de Tila ils ne peuvent plus rien faire, parce que nous sommes en train de nous auto-gouverner sans nécessité d’un gouvernement pourri et corrompu. Ces terres que nous occupons de manière ancestrale nous appartiennent, et c’est pour cela que nous les défendons quel qu’en soit les conséquences, parce que c’est notre seul héritage qui nous alimente et nous donne le nécessaire pour nos familles. Suite à un accord général nous n’acceptons pas leurs projets qu’ils ont essayé de nous amener par quantités afin de diviser le village et dire que nous ne voulons pas du développement, et nous n’acceptons pas non plus les partis politiques. C’est la raison pour laquelle nous avons remis une lettre d’explication de l’autonomie à tous les fonctionnaires qui ont été amenés à l’intérieur de la maison commune de l’ejido pour avoir voulu s’immiscer en douce dans les communautés.

Nous lançons une alerte maximale aux organisations qui lutte honnêtement pour une justice digne et véritable et qui ne conditionnent pas leurs soutiens, à être très attentives aux évènements, car nous vivons des moments critiques, raison pour laquelle les entrées du village seront de nouveau maintenues bloquées.

Bien à vous

Terre et liberté

Organes de représentation de l’ejido

Jamais plus un Mexique sans nous

Que vivent les peuples et leurs autonomies

Que vive le festival “CompArte por la Humanidad” [“pARTage pour l’humanité”]