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DECLARATION DE LA 3e ASSEMBLEE NATIONALE DU CNI

SAMIR EST VIVANT, LA LUTTE CONTINUE !

dimanche 31 mars 2019

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SAMIR EST VIVANT, LA LUTTE CONTINUE !

DÉCLARATION DE LA TROISIÈME ASSEMBLÉE NATIONALE DU CONGRÈS NATIONAL INDIGÈNE, DU CONSEIL INDIGÈNE DE GOUVERNEMENT ET DE L’EZLN

Aux peuples du monde,
Aux organisations et collectifs en résistance et rébellion,
Aux réseaux de résistance et rébellion,
A la Sexta nationale et internationale, 
Aux médias,

Presque cent ans après l’assassinat du général Emiliano Zapata se trouvent réunis les peuples ayuuk, binizza, chinantèque, chol, chontal, guarijio, maya, mayo, mazahua, mazatèque, mixtèque, nahua, nayeri, otomi, popoluca, purépecha, raramuri, tepehuano, tlapanèque, tojolabal, totonaque, tzeltal, tsotsil, wixárika, yaqui, zoque et quichua (d’Équateur) afin de célébrer la troisième Assemblée nationale du Congrès national indigène et du Conseil indigène de gouvernement. Nous sommes ensemble dans la douleur et la rage face à la guerre en cours contre nos peuples, et à l’assassinat de notre compañero Samir, mort pour défendre la terre et son peuple. Depuis notre assemblée nationale, nous adressons une accolade solidaire et combative à sa famille et à la communauté d’Amilcingo, dans le Morelos. Nous leur adressons une accolade de la part du CNI-CIG et de l’EZLN, pour qui le compañero restera à jamais une bougie allumée. 

Samir a été assassiné par le régime néolibéral ; nous ne savons pas si par le gouvernement, par les chefs d’entreprises, par les cartels criminels, ou par les trois ensemble. Les bases de cet assassinat hypocrite, ce sont les cadeaux faits par Andrés Manuel Lopez Obrador, non pas à ceux d’en bas, mais aux possesseurs de l’argent et du pouvoir, et les menaces voilées contre nous, les personnes qui défendons la vie. C’est, dans le cas du nouveau titulaire de l’exécutif fédéral, la promesse de céder aux grandes entreprises et aux hiérarchies militaires ce que n’avaient pas réussi à nous arracher le capitalisme néolibéral et ses mauvais gouvernements qui entrent et qui sortent. Il offre aux chefs d’entreprises de mettre à leur disposition la terre au travers de la soi-disante nouvelle Loi de développement agraire afin d’achever le démantèlement de la propriété et de l’organisation collectives, appelant "développement" le vol à visage découvert et la destruction, plaçant nos villages sous la menace militaire de sa Garde nationale et reconfigurant notre pays. 

Ce qu’ils appellent en-haut des "transformations" a toujours signifié que nous, les peuples, devions fournir les morts en fonction des intérêts des oligarchies et de ceux qui détiennent le pouvoir qui sont chaque fois moins nombreux et plus importants et qui ne cessent de vivre de l’oppression, de l’exploitation et de la destruction, pour que le bénéfice en revienne toujours aux mêmes. 

La soi-disante "Quatrième Transformation" suit le même chemin que les trois précédentes, bien qu’avec plus de brutalité et de cynisme, si c’est encore possible. 

Durant la guerre d’Indépendance ce furent les exploiteurs locaux, fils des envahisseurs européens, qui prirent le pouvoir et qui se répartirent nos terres en tentant de rendre invisible l’existence de nos peuples sur la base de ce discours libéral qui, jusqu’à ce jour, est le discours du Pouvoir. 

Avec la Réforme, on nous a expulsés de nos terres communales, sacrées pour nous, afin de les concéder aux mêmes pillards, et les lois de la Réforme, ainsi que celles qui suivirent au sujet des terres en friche et de la colonisation, permirent la croissance des haciendas [ndt : grands domaines agraires] sous le régime de Porfirio Diaz. 

Durant le Révolution Mexicaine, tandis qu’en-haut ils se répartissaient le pouvoir politique, en bas c’est avec notre sang que nous avons défendu et arrosé la terre. Tandis que Madero et Carranza trahissaient et assassinaient Zapata, nos peuples exigeaient une profonde et radicale transformation sociale et agraire qui n’est jamais venue. 

Ainsi à chaque "transformation" , ce qui s’est intensifié et amplifié, c’est l’exploitation, la spoliation, la discrimination et le mépris à l’encontre de nos peuples.

Nous n’avons aucun doute sur le fait que cette nouvelle étape de gouvernement approfondisse le néolibéralisme et l’intégration forcée de notre pays dans l’orbite impériale des États-Unis. En effet, le nouveau gouvernement s’est engagé à poursuivre fidèlement les politiques macro-économiques des gouvernements antérieurs, en établissant une austérité et des restrictions fiscales inédites depuis le gouvernement de Miguel de la Madrid ; en garantissant l’autonomie de la Banque du Mexique et le respect des investissements étrangers, et en impulsant le libre commerce. Cette politique va contre nous et nos territoires, elle vise l’extermination de nos peuples dans chaque recoin, et en ce sens elle mène une guerre que nous subissons aujourd’hui dans le deuil et la colère. Nous nous retrouvons pour cette assemblée générale et nous voyons, dans l’ensemble de nos douleurs, que c’est une guerre faite de multiples guerres qui fonctionnent de manière intégrale, comme si elles n’en constituaient qu’une seule. 

Aujourd’hui c’est Francisco I. Madero, celui qui a trahi Zapata, l’inspirateur principal du discours du nouvel exécutif fédéral, admirateur du développementisme libéral et néolibéral qui est en train d’exterminer nos peuples. 

En réalité, l’auto-dénommée "Quatrième Transformation" a commencé avec Miguel de la Madrid Hurtado, elle s’est approfondie avec Carlos Salinas de Gortari, elle a continué sa guerre de conquête avec Ernesto Zedillo Ponce de León, Vicente Fox Quezada, Felipe Calderón Hinojosa et Enrique Peña Nieto ; et aujourd’hui elle continue au travers du projet d’Andrés Manuel López Obrador et du parti du Mouvement de régénération nationale, qui a des vues au-delà de son mandat. Pour les peuples originaires, l’unique "changement véritable", c’est l’augmentation des mensonges, des tromperies, des persécutions, des menaces, des incarcérations, de la spoliation, des assassinats, des moqueries et du mépris, de l’exploitation humaine et de la destruction de la nature ; en somme : l’anéantissement de la vie collective que nous sommes. 

Ce dont ont besoin ceux qui organisent la destruction du monde, c’est ce que nous possédons, les peuples originaires, et nous allons le défendre contre leur transformation capitaliste grâce à notre résistance et notre rébellion même si, comme nous le voyons, nous devons affronter la perspective militaire de domination et de répression qui porte le capital comme étandard et qui a tout autant recours aux corps policiers et militaires qu’à des groupes de choc, des cartels de la drogue et des paramilitaires.

Le mauvais gouvernement fédéral s’assoit sur les décombres laissées par des décennies de néolibéralisme, renforçant le mépris et le racisme qui permettent la spoliation des peuples originaires. Il recherche l’indifférence, c’est à elle qu’il s’adresse quand il demande l’accord ou non avec la destruction qu’il couvre du voile du "progrès". En d’autres mots, ses soi-disantes consultations ne sont rien d’autre que la récolte de la haine et de la peur semées par le capitalisme néolibéral. Cette récolte, c’est ce qu’ils appellent "démocratie".

Face à tous les projets visant la spoliation et la destruction de nos territoires et nos cultures, nous faisons savoir que les consultations citoyennes, populaires, y compris celles qui sont organisées sous l’égide de la Convention 169 de l’OIT, n’ont d’autres fins que d’avaliser ces mégaprojets et de les revêtir d’une fausse légitimité. Nous dénonçons le fait que les consultations organisées actuellement par l’Institut national des peuples indigènes au sujet du Plan national de développement 2018-2024, du Train Maya ou du Couloir transisthmique ne sont qu’une simulation visant à leur avalisation. Nos peuples, au travers de l’exercice de leurs droits fondamentaux sur leur autonomie et leur territoire, disent NON aux politiques et aux mégaprojets de spoliation, de mort et de destruction ainsi qu’aux consultations organisées par les mauvais gouvernements afin d’obtenir le consentement de nos peuples à ces politiques et ces mégaprojets. 

Le gouvernement néolibéral dirigé par Andrés Manuel López Obrador a le regard posé sur nos peuples et nos territoires, là où, au travers de l’Institut national des peuples indigènes, il met en place un réseau de cooptation et de désorganisation qui ouvre la voie à une guerre portant un nom industriel, faite de projets et de violences et, aux côtés des autres guerres et réseaux de guerres, recouvrant d’une toile d’araignée mortifère les peuples originaires du pays. 

Le Projet intégral Morelos, par exemple s’appuie sur deux centrales thermo-électriques, des gazoducs et des aqueducs afin de spolier la terre, l’eau, la sécurité, la santé, l’identité et la vie paysanne des peuples indigènes nahuas du volcan Popocatépetl des États de Morelos, Puebla et Tlaxcala. La force de l’État et des entreprises Elecnor, Enagas, Abengoa, Bonatti, CFE, Nissan, Burlington, Saint Gobain, Continental, Bridgestone et de bien d’autres, a imposé ce projet par le biais de la violence publique étatique, fédérale et militaire en insufflant la terreur parmi les peuples via la torture, les menaces, l’incarcération, la persécution judiciaire, la fermeture de radios communautaires et maintenant avec l’assassinat de notre frère Samir Flores Soberanes.

Les néolibéraux, tout d’abord au travers des criminels Felipe Calderón et Enrique Peña Nieto et aujourd’hui avec Andrés Manuel López Obrador, cherchent à en finir avec la résistance des peuples qui, avec raison et droit, disent NON au Projet intégral Morelos. Cependant, le racisme semé par le mépris capitaliste, la désinformation et l’absence de mémoire reviennent nous criminaliser. AMLO a dit, en 2014 et en 2018, qu’il serait aux côtés des peuples contre la centrale thermoélectrique de Huexca. Aujourd’hui, il nous taxe de radicaux de gauche et de conservateurs, mettant en avant que l’argent investi dans le projet est la raison principale pour ne pas mettre fin à la mort qui s’annonce, sans que ne soit pris en compte la douleur et la rage de nos peuples. 

Aujourd’hui, ces rusés donnent le nom de "démocratie" à un mensonge car c’est un mensonge d’appeler ça une "consultation", réalisée dans un contexte de violences, de désinformation et de mépris ; et peu leur importe la menace qu’implique la contruction du gazoduc Morelos dans une zone à risque comme celle du volcan sacré du Popocatépetl ; et peu leur soucie d’en finir avec l’eau d’irrigation des terres collectives des ejidos d’Ayala, et de contaminer la rivière Cuautla. Autrement dit, la vie ne vaut rien lorsqu’on parle du grand capital. 

Dans les villages mayas des États du Chiapas, du Tabasco, de Campeche, du Yucatán et du Quintana Roo, les sites sacrés sont arrachés aux communautés afin d’accroître les bénéfices des entreprises touristiques transnationales. Et cela se fait au travers d’une guerre par laquelle le même train qui transportera les fruits de l’agro-industrie transgénique, amènera la viande des méga-fermes porcines qui détruisent les eaux sacrées des cenotes ; ce même train servira à connecter les zones économiques spéciales de Puerto Progreso et de Campeche dans la péninsule, là où, en plus, sont imposés des parcs éoliens. Et c’est la même chose dans les territoires indigènes du Tabasco et du Chiapas, où, de plus, cette guerre s’articule en réseau avec les groupes répressifs militaires et paramilitaires avant de ne devenir qu’une seule guerre par les mégaprojets déployés sur le territoire des peuples originaires de l’isthme de Tehuantepec. 

Tandis qu’ils orchestrent la transformation capitaliste contre les peuples mayas, la terre est en train d’être volée aux peuples, achetée pour quelques pesos et détruite par l’exploitation et la contamination transgénique dans toute la région fortement touchée par les pesticides. 

Pour les peuples originaires qui habitent l’isthme de Tehuantepec, le mauvais gouvernement capitaliste annonce l’imposition du projet convoité par les grands capitaux internationaux afin d’assurer le transit de leurs marchandises et le saccage des biens naturels et culturels du sud/sud-est où habitent un grand nombre de peuples originaires et où se trouvent les principales jungles, forêts, rivières ainsi que la plus grande zone de biodiversité du pays. 

Le mauvais gouvernement capitaliste utilise les formes d’imposition des gouvernements antérieurs pour imposer ce mégaprojet mortifère qui prétend réactiver les ports de Salina Cruz et Coatzacoalcos en les interconnectant par le biais d’un train de marchandises à grande vitesse dans le but d’assurer le transport des marchandises des grands capitaux qui contrôlent le monde. C’est un néo-porfirisme "déguisé" en "progressisme". 

Il prétend convertir l’Isthme en un mur de contention de la migration centraméricaine et nationale vers les États-Unis, en embauchant les migrants par le biais d’emplois précaires et mal payés au travers de l’installation d’industries textiles et automobiles, de l’exploitation forestière, de mégaprojets énergétiques, comme les couloirs éoliens ou les centrales hydroélectriques, ainsi que l’exploitation d’hydrocarbures au travers de méthodes conventionnelles et du fracking, de l’exploitation minière et du transport de marchandises sur toute la bande transisthmique. 

Ce projet n’est bénéfique ni pour les peuples ni pour le pays, il ne transportera pas non plus nos produits locaux ; au contraire, il s’agit de concéder nos territoires et notre vie au capitalisme international, dirigé par les États-Unis d’où surgissent des réseaux de guerre pour lesquels il n’y a ni murs ni contentions. 

La version "Quatrième Transformation" du mur de Trump n’est rien d’autre que la multiplication des murs construits depuis la frontière avec le Guatemala et le Belize jusqu’à l’Isthme mexicain. Ces murailles sont édifiées grâce aux matériaux qui sont les produits de la destruction de la nature et des peuples originaires, et leur "ciment", c’est la spoliation, l’exploitation, le mépris et la répression. 

Dans le centre du pays, l’expansion sauvage de la ville de Mexico est accompagnée du développement de zones industrielles et de la spéculation agraire et immobilière. Elle mène à la destruction et à la spoliation d’une vaste zone. Les chantiers entrepris à Texcoco pour la construction du nouvel aéroport International de la ville de Mexico (NAICM), ont détruit plus de cent collines afin d’en extraire les matériaux avec lesquels ils prétendaient détruire le lac, ce qui a provoqué la contamination des sources d’eau de toute la région. L’alternative que propose le nouveau gouvernement, la construction de l’aéroport sur la base militaire de Santa Lucia, s’accompagne de la même spoliation des peuples des alentours qu’ils prétendent submerger dans la misère à laquelle nous condamne le grand capital. 

C’est avec préoccupation que nous observons d’un côté comment l’entreprise PINFRA continue les chantiers de l’autoroute México Tuxpan-Peñón Texcoco sur les territoires communaux de Nexquipayac, tandis que différentes entreprises prétendent continuer les différents chantiers du NAICM à Texcoco et que des travaux sont actuellement réalisés sans que leur raison ne soit bien expliquée ; d’un autre côté, le gouvernement fédéral promet aux militaires l’administration et les bénéfices du nouvel aéroport qui sera construit à Santa Lucia. C’est le prix à payer en échange de la protection accordée au pouvoir du grand capital contre nous les peuples qui nous organisons afin de mettre un terme à la guerre dans chaque recoin du pays, en pariant toujours sur la vie. C’est pour cela que le CNI-CIG continuera à lutter pour l’annulation du projet du NAICM que ce soit à Texcoco ou bien à Santa Lucia, comme l’a décidé l’éxécutif fédéral. 

En ce sens et dans l’exercice de nos droits territoriaux et de l’autonomie, nous faisons savoir que ces mégaprojets se heurteront de plein fouet à la volonté de nos peuples. 

Le mauvais gouvernement capitaliste de López Obrador intensifie la guerre contre les femmes de ce pays, car avec son soutien réitéré aux puissants, il pousse à l’augmentation des féminicides, de la traite des femmes, de la torture et de l’exploitation. C’est la raison pour laquelle nous, femmes et hommes du Congrès national indigène, du Conseil indigène de gouvernement et de l’EZLN, nous pensons que si nous nous organisons entre femmes qui luttent pour nos peuples de la campagne et de la ville, nous ébranlerons cette guerre du capital, jusqu’à ce qu’elle s’achève.

En bas, dans toutes les géographies que nous représentons, nous, les peuples originaires, continuons à semer l’autonomie. Nous construisons et déployons le pouvoir d’en bas avec ceux qui forment des réseaux de réseaux, mais des réseaux de résistance et de rébellion, et qui sont aussi les miroirs non seulement des peuples qui formons le CNI-CIG et l’EZLN, mais aussi de nombreuses et nombreux autres qui sèment l’espoir, et parmi ces miroirs se touve notre troisième assemblée nationale. 

Par conséquent, d’ici, nous dénonçons la guerre ouverte contre la digne lutte de la communauté indigène nahua de Santa María Ostula, dans l’État du Michoacán. Cette guerre utilise la force répressive du mauvais gouvernement à ses trois niveaux ainsi que celle de groupes du crime organisé, la même que celle qui se déploie dans tout le territoire national comme un instrument de mort contre nos peuples permettant, de plus, de justifier la militarisation et la création de la Garde nationale. 

Nous nous prononçons pour l’entier respect de l’autonomie des terres communales de Tila, dans l’État du Chiapas, et nous condamnons les menaces de spoliation et de répression faites par le commissaire communal illégitime avec le soutien des mauvais gouvernements afin de mettre en place des groupes de choc contre nos compañeros qui nous ont donné un exemple de dignité et d’organisation. 

De même, par accord de notre assemblée nationale, nous continuons d’exiger la présentation en vie de notre compañero Sergio Rivera Hernández, porté disparu depuis le 23 août 2018 en raison de sa lutte contre la société minière Autlán dans la Sierra Negra de Puebla. Nous exigeons l’annulation du projet hydroélectrique Coyolapa-Atzala et de l’exploitation minière dans la Sierra Negra.

Nous exigeons la présentation en vie des 43 étudiants d’Ayotzinapa et justice pour les compañeros assassinés. 

Nous exigeons l’annulation sur tout le territoire national des concessions minières qui impliquent la destruction de la Sierra du sud dans l’État de Oaxaca, en territoire chontal, dans la région des Chimalapas du fait des agissements de l’entreprise Salamera, entreprise canadienne qui prétend aussi actuellement agrandir ses concessions dans le désert de Wirikuta dans l’État de San Luis Potosí et dans tout le pays. 

Nous lançons un appel à redoubler d’efforts pour la liberté de notre compañero Fidencio Aldama Pérez, du peuple yaqui de Loma de Bácum, Sonora ; et de nos compañeros Pedro Sánchez Berriozábal, Rómulo Arias Mireles et Teófilo Pérez González de la communauté nahua de San Pedro Tlanixco, dans l’État de Mexico, ainsi que de tous les prisonniers politiques du Mexique. 

Nous exigeons que cessent le harcèlement et les menaces faites par les trois niveaux de gouvernement qui veulent imposer à tout prix le Projet intégral Morelos contre nos frères et sœurs de la communauté d’Amilcingo, Morelos, d’où brille la lumière que représente notre frère Samir.

Nous exigeons l’annulation du projet de parc éolien connu sous le nom de Gunaa Sicarú, de l’entreprise française EDF, sur plus de 4000 hectares appartenant aux terres communales de la communauté binnizá de Unión Hidalgo et nous rejetons la consultation que le gouvernement prétend réaliser afin d’obtenir le "consentement" au projet. 

De même, nous exigeons l’annulation immédiate des études de prospection réalisées par des spéléologues appartenant au PESH (Système spéléologique Huautla) dans des grottes et des cavernes du peuple mazatèque de Huautla sans autorisation de celui-ci. 

Nous appelons les peuples originaires, les réseaux et organisations qui ont soutenu le CIG-CNI ainsi que les collectifs et organisations de travailleurs, d’étudiants, de femmes, de paysans et de jeunes qui luttent contre le capitalisme néolibéral à accroître nos résistances et nos rébellions et à participer à l’Assemblée nationale entre les peuples du Congrès national indigène et les organisations, réseaux et collectifs qui au Mexique et dans le monde luttent et s’organisent, ainsi qu’à l’évènement organisé à l’occasion du centenaire de l’assassinat du Général Emiliano Zapata Salazar, les 9 et 10 avril de cette année dans l’État du Morelos, lors duquel nous dirons de nouveau clairement : SAMIR EST VIVANT, LA LUTTE CONTINUE !

 Bien à vous,

Depuis la troisième Assemblée nationale du Congrès national indigène et du Conseil indigène de gouvernement.

Mars 2019

Pour la reconstitution intégrale de nos peuples
Jamais plus un Mexique sans nous

Congrès National Indigène 
Conseil Indigène de Gouvernement
Armée Zapatiste de Libération Nationale

traduction collective
Source : Congrès National Indigène