Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

Accueil > Congrès National Indigène > San Sebastián Bachajón > Trois prisonniers de San Sebastían Bachajón ont été libérés

Trois prisonniers de San Sebastían Bachajón ont été libérés

vendredi 28 août 2015

Juan Antonio Gomez Silvano, Mario Aguilar Silvano et Roberto Gomez Hernandez, trois jeunes originaires de San Sebastían Bachajón, détenus à Yajalon au Chiapas (Prison N°12) depuis le 16 septembre 2014, ont été libérés le mardi 18 août de cette année en application d’une décision de justice (amparo) qui reconnaît les détentions illégales et les tortures qu’ils ont subi de la part de la police municipale de Chilón.

Leur arrestation et leur torture sont à replacer dans le contexte de l’assassinat par un commando paramilitaire de Juan Carlos Gomez Silvano le 21 mars 2014, responsable local des autorités autonomes de Bachajón sur les terres récupérées dites de “Virgen de dolores”, et membre de la famille de deux des détenus. Très vite, l’enquête avait révélé la participation d’au moins un membre de la police municipale de Chilón dans son assassinat, jugé tout d’abord par la communauté puis remis et incarcéré par la suite par les autorités officielles. Il semble que ce soit en représailles que son frère, son cousin et un de leurs amis aient été arrêtés par cette même police municipale, dans la nuit de la fête du cri de l’indépendance, le 16 septembre 2014.

D’autres habitants de San Sebastian Bachajon restent cependant toujours incarcérés, tels que Esteban Gomez Jimenez, incarcéré depuis 2013 à la prison del Amate, Santiago Moreno Perez, incarcéré depuis 2009 et Emilio Jimenez Gomez, incarcéré depuis juillet 2014, tous les deux à la prison de Playas de Catazará. Le 2 mai 2015 un adhérent à la Sexta de l’ejido voisin de San Geronomo Bachajón, Delmar Feliciano Méndez, 17 ans, mourrait également noyé après avoir tenté d’échappé à deux patrouilles de cette même police municipale de Chilón.

Quant aux coupables de l’assassinat de Juan Vazquez Guzman le 24 avril 2013, ils courent toujours, et une partie des terres communales de la communauté reste toujours spoliée par le gouvernement fédéral, qui souhaite mettre en place un énorme projet touristique et immobilier à l’entrée des cascades d’Agua Azul, sur une extension territoriale correspondant aux terres collectives de l’ejido de San Sebastian Bachajón.

Plus bas, une traduction du communiqué émis le 19 août dernier par les adhérents à la Sexta de l’ejido de San Sebastían Bachajón

Depuis l’ejido de San Sebastían Bachajón adhérent à la Sixième déclaration de la jungle Lacandone.

Chiapas, Mexique.

Le 19 août 2015.

Au Commandement Général du Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale,
Aux Conseils de Bon Gouvernement,

Au Congrès National Indigène,

Aux compagnon-e-s adhérent-e-s à la Sixième déclaration de la jungle Lacandone,

Aux médias de masse et aux médias alternatifs,

Au Réseau contre la Répression et pour la Solidarité,

Au Mouvement Justice pour le Quartier de New York,

Aux défenseurs des droits humains nationaux et internationaux,

Au peuple du Mexique et du monde.

— 

Les compagnons prisonniers politiques de San Sebastían Bachajón, Juan Antonio Gomez Silvano, Mario Aguilar Silvano et Roberto Gomez Hernandez, détenus à Yajalon au Chiapas (Prison N°12), ont été libérés le mardi 18 août de cette année en application de la décision de justice (amparo) qui reconnaît les détentions illégales et les tortures qu’ont subies nos compagnons. Ainsi nous exigeons la libération d’autres prisonniers injustement détenus, Esteban Gomez Jimenez détenu à Cintalapa de Figueroa (Prison N°14, El Amate), Santiago Moreno Perez et Emiliano Jimenez Gomez, détenus à Plages de Catazaja Chiapas (Prison N°17) et la libération des autres prisonniers du Mexique et du monde.

Liberté immédiate pour les défenseurs de l’eau de la tribu Yaqui, Mario Luna et Fernando Jimenez détenus injustement, et en général pour tous et toutes les prisonniers politiques du pays.

Nous rendons responsable le mauvais gouvernement, les forces fédérales et étatiques des faits récents qui se sont produits dans la communauté de Santa Maria Ostula, où le 19 juillet dernier, les forces fédérales sont entrées dans cette communauté en ouvrant le feu et en tirant contre des civils désarmés, et ont assassiné un enfant de 12 ans, Edilberto Reyes Garcia.

Avant cet homicide le compagnon Cemei Verdia Zepeda a été détenu. Ce dernier avait été nommé par sa communauté Premier Commandant Général de Santa Maria Ostula.

Nous dénonçons les responsables qui ont laissé en liberté les deux auteurs intellectuels de l’assassinat du maître d’école et compagnon zapatiste Galeano. L’auto-dénommé Juge, Victor Manuel Zepeda Lopez, de la cours pénale de Comitán de Dominguez au Chiapas, a rendu le 12 août de cette année un verdict innocentant Messieurs Carmelino Rodriguez Jimenez et Javier Lopez Rodriguez, alors qu’eux et leurs complices de la CIOAC-Historique savent qu’ils sont coupables d’avoir organisé le crime contre le compagnon Galeano.

Compagnons et Compagnonnes, nous voulons dire à la communauté indigène Otomi San Francisco Xochicuautla, Municipalité de Lerma dans l’État de Mexico que vous n’êtes pas seuls car nous sommes attentifs à votre lutte, c’est pourquoi nous avons la rage que le méchant gouvernement veuille vous enlever vos terres par la violence et la répression de la même façon qu’il veut nous enlever nos terres.

Depuis San Sebastían Bachajón, nous demandons aux compagnons et compagnonnes du Mexique et du monde que selon leur temps et leurs modes d’action, ils lèvent leurs voix pour San Francisco Xochicuautla en ces moments importants pour leur lutte pour la défense de leur territoire et leurs sites sacrés, que le mauvais gouvernement veut détruire pour construire des autoroutes sans se préoccuper de la nature.

Justice pour les compagnonnes et compagnons assassinés pour avoir défendu la liberté, la paix et la vie.

Depuis la zone nord de l’État du Chiapas au Mexique, nous vous envoyons une accolade et un salut combatif des femmes et des hommes de San Sebastían Bachajón.

Jamais plus un Mexique sans nous.

Terre et Liberté

Zapata est en vie !

Jusqu’à la victoire, toujours !

Prisonniers Politiques, Liberté !

Juan Vázquez Guzmán est en vie, la Lutte de Bachajón continue !

Juan Carlos Gómez Silvano est en vie, la Lutte de Bachajón continue !

Non au pillage des territoires indigènes !

Présentation immédiate des compagnons disparus d’Ayotzinapa !

Vive la digne lutte des compagnons et compagnonnes de l’ejido de Tila !

Justice pour Ayotzinapa, Acteal, ABC, Atenco !

Ejido de San Sebastían Bachajón

Traduit par les trois passants / correction Myriam
https://liberonsles.wordpress.com/2015/08/25/chiapas-trois-compagnons-prisonniers-de-bachajon-ont-ete-liberes/)


plus d’informations sur Bachajón :
https://vivabachajon.wordpress.com/